Une maison a été évacuée ce vendredi 9 décembre en plein centre-ville de Loches, après s'être lourdement enfoncée dans le sol. Un expert a été dépêché sur place ce samedi 10 décembre par le tribunal administratif d'Orléans.
Les ruines majestueuses du château fort de la cité royale de Loches se dressent à 50 mètres de là. Et pourtant, ce n'est pas le donjon millénaire qui menace de s'effondrer, mais bien une maison, située au 4 de la rue de la Porte-Poitevine. Ce vendredi, vers 6h30, les voisins entendent un gros bruit : la façade vient de s'affaisser de plusieurs centimètres dans le sol, comme le rapporte La Nouvelle République.
"Ça a réveillé tout le monde, imaginez le choc psychologique", raconte le maire de Loches Marc Angenault (LR) au micro de France 3. Selon lui, "les habitants de la maison se sont aperçu qu'ils ne pouvaient plus ouvrir les fenêtres et la porte", tant le bâtiment s'était déformé.
"Un gruyère"
Sous les fondations de la bâtisse, c'est la bérézina. "D'ailleurs, il n'y a pas vraiment de fondations...", souffle le maire. Une canalisation d'eau a cédé, provoquant le déversement de près de 200 mètres cubes d'eau sous la maison. Un expert a été diligenté sur place par le tribunal administratif d'Orléans ce samedi. L'une de ses missions : savoir si la canalisation a cédé sous l'effet d'un glissement de terrain, ou si c'est la rupture de la canalisation qui a creusé le sous-sol.
"De toute façon, on le sait, le sous-sol de Loches est un gruyère, avec des anciennes carrières et champignonnières", assure Marc Angenault. Des galeries "avec une mauvaise circulation d'air, de l'humidité, un délitement de la pierre". Conséquence : l'édile assure être régulièrement sollicité pour des effondrements de toits de caves dans sa commune.
"On dort un peu moins bien la nuit"
Un peu comme chez Kévin Caillaud, très proche voisin de la maison très fissurée. Contrairement aux deux habitants du numéro 4, et à une habitante voisine, lui a pu rester chez lui. Mais "dort un peu moins bien la nuit". Et pour cause : quelques heures après le signalement du sinistre tout proche, il constate des chutes de torchis du plafond de son garage, et des fissures apparaissant dans les pierres de taille de sa cave. "Une chute de torchis, je n'avais jamais eu ça en 12 ans de propriété ici", assure-t-il.
Il espère pouvoir parler à l'expert du tribunal administratif d'Orléans, pour en savoir un peu plus. Et peut-être, être rassuré. L'expert devrait rendre prochainement ses conclusions. Principal enjeu : savoir quoi faire de la maison la plus sinistrée. En attendant, la mairie prévoit de la coffrer avec de la charpente, "pour essayer de la maintenir, ou si elle s'effondre, qu'elle ne bascule pas vers la rue", explique le maire Marc Angenault.
Les trois habitants évacués ont été pris en charge par la mairie, et sont logés dans un hôtel du centre-ville.
Avec Caroline Ditte.