Après l'élection législative partielle du 6 juin dernier, la maire de Beaulieau-lès-Loches Sophie Métadier est devenue députée UDI de la troisième circonscription d'Indre-et-Loire, reprenant le poste de Sophie Auconie, qui a démissionné pour raisons de santé début mars.
L'élection législative partielle du 6 juin dernier était un peu particulière : le second tour, marqué par 80% d'abstention, a vu la victoire d'une députée qui ne restera élue qu'un an avant de remettre son mandat en jeu. C'est finalement Sophie Métadier (UDI) qui s'est imposée face à la candidate PS Murielle Riolet. Ce vote faisait suite à la démission de Sophie Auconie (UDI) pour raisons de santé début mars. Pour autant, la nouvelle tête de l'Assemblée nationale n'a rien d'une bleue : intéressée par la politique et l'environnement depuis l'adolescence, passionnée par son territoire tourangeau, Sophie Métadier assume son profil d'élue centriste attachée à la discussion, aux nuances, et refusant le dogmatisme sous toutes ses formes.
Une élue locale déjà expérimentée
Née à Paris il y a tout juste 60 ans, Sophie Métadier fait remonter son tout premier engagement politique à l'adolescence. A l'époque, se souvient-elle, elle adhère à un groupe de militants écologistes. "J'ai toujours eu une sensibilité à l'environnement. C'était des choses qui m'interpellaient. On n'avait pas encore la notion de transition écologique, on parlait davantage de pollution", se souvient-elle. "Dans les années 80 on avait déjà des réflexions très intéressantes sur le sujet."
Passionnée depuis toujours par la campagne, Sophie Métadier tombe amoureuse du sud-Touraine et de ses habitants en 1984, après une visite auprès d'amis de son époux : "J'ai dit à mon mari 'moi je ne repars pas !' et deux mois plus tard on habitait là". "Je remercie encore les gens qui nous ont accueillis à l'époque, on s'est tout de suite sentis intégrés. Bravo les Tourangeaux ! " Jeune maman, elle travaille d'abord avec son mari, architecte et maître d'oeuvre, avant de reprendre ses études notamment dans la "gestion des espaces naturels" et d'entamer une carrière d'urbaniste, une fois les enfants plus âgés. Les rencontres personnelles et professionnelles façonnent progressivement le début d'une carrière politique : en 2008, elle devient pour la première fois maire (sans étiquette) de Beaulieu-lès-Loches, un mandat renouvelé en 2014 et aux élections municipales de 2020. Depuis 2008, elle est également vice-présidente de la communauté de communes Loches Sud Touraine, qui regroupe 67 communes rurales et représente une vaste partie de la 3e circonscription.
L'engagement pour "une écologie positive"
Amoureuse de sa campagne d'adoption, la nouvelle députée tient à garder son ancrage au plus près du terrain. En 13 ans de carrière, elle retient plusieurs leçons de cet engagement de terrain. "Globalement les habitants font extrêmement confiance à leur maire. On a vraiment une expérience de rapport humain très intéressante", note l'élue. Un autre enseignement est celui de la polyvalence : "tous les sujets possibles et imaginables atterrissent sur la table d'un maire ou d'un élu local. C'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé tout au long de mes mandats." D'abord élue sans étiquette à Beaulieu, Sophie Métadier a adhéré à l'UDI par la suite, même si elle préfère mettre en avant la qualité de l'équipe avec qui elle travaille et la discussion plutôt que le soutien d'un parti. "Je pense que l'UDI a une vision de l'écologie qui est très positive, pour moi c'était quelque chose d'important" avance-t-elle, avant d'ajouter que l'engagement pro-européen du parti centriste était également "une totale évidence".
L'autre trait politique de Sophie Métadier, c'est son refus du dogmatisme, y compris sur les sujets qui la passionnent. Sur la défense de l'environnement, par exemple, elle salue les "convictions" des groupes de militants non-violents mais regrette parfois le caractère "excessif" de leurs revendications. "Il y a des sujets sur lesquels on est devenus tellement dogmatiques, qu'on devient contre-productifs", juge la nouvelle députée. Préférant la politique du consensus à celle du clash, elle reconnaît n'avoir aucune attirance pour les excessifs, les extrémistes, qu'ils soient "extrême-droite, extrême-gauche ou extrême-écolo". Au contraire, "les notions de nuance et de bon sens sont des choses qui mériteraient d'être beaucoup plus remises à l'ordre du jour ! "
Des priorités locales mais des problématiques nationales
Néanmoins, co-diriger une communauté de communes et représenter une circonscription à l'Assemblée nationale, ce n'est pas tout à fait le même exercice. Quelles seront les priorités de Sopie Métadier dans ses nouvelles responsabilités ? Là encore, sa première loyauté va à son département. "Il y a un dossier sur lequel Sophie [Auconie] travaillait beaucoup qui est la liaison de transports en commun entre Tours, la vallée de l'Indre et Loches. C'est un sujet brûlant en terme d'environnement, de services aux habitants, et sur lequel j'ai l'intention de travailler avec énergie." Urbaniste de profession, Sophie Métadier affiche son intérêt pour la question transversale de l'accès aux transports, qui recouvre aussi bien la santé, avec localement la desserte de l'hôpital Trousseau à Tours, l'emploi, et bien sûr l'environnement.
A compter de ce mois de juin, Sophie Métadier dispose d'un an pour trouver ses marques au sein de la représentation nationale. Malgré un mandat qui s'annonce quelque peu intense, dans un contexte politique troublé par la montée des extrêmes au niveau national, elle s'affiche néanmoins sereine et "droite dans [ses] bottes". Lors des élections législatives de juin 2022, elle remettra à nouveau son poste en jeu, cette fois pour un mandat plus "classique" de six ans.