Antoine Trystram est maire de Semblançay depuis 1995. Cette commune, située dans la première couronne de Tours, a vu le nombre de ses administrés doubler en 40 ans, passant à 2200 habitants. Village typiquement rural il y a seulement 50 ans, Semblançay est aujourd'hui une commune périurbaine.
A la tête de Semblançay, il y a Antoine Trystram, une figure locale, maire depuis 1995. Pour lui, la vitalité de sa commune repose sur l’articulation autour de pivots structurants, dont les principaux sont : le commerce, les services à l'enfance avec le multi-accueil et l'école, sans oublier le tissu associatif. Pour lui, c'est la richesse et la vitalité de ces pivots qui permettent de structurer le territoire et de rester attractif pour les habitants : ″Mon prédécesseur a eu la fabuleuse idée de regrouper les commerces : boulanger, boucher, épicerie, coiffeur et services médicaux. Chacun est indépendant, mais c’est un lieu de vie et nos anciens peuvent continuer à vivre ici.""Je suis tombé dans la politique par hasard, comme Obélix dans la marmite."
"La vitalité des associations est aussi importante."
Dans ces petites communes rurales, la vitalité des associations est aussi importante. C'est ce qui permet de créer des liens entre habitants et un bon vivre ensemble. Antoine Trystram se dit très attaché à la vie associative en expliquant que son parcours politique trouve justement racine dans son engagement associatif."Chez nous, à Semblançay, il se passe toujours quelque chose. On a des associations de toutes tailles. Cela peut aller d’une association philatélique, où ils sont 10, à la scénoféérie où l’on est 600. Mais l’associativité est fragile, on a une trentaine d’associations, qui tournent seulement avec 50 personnes. Le problème est que ces bénévoles vieillissent et qu'on a du mal à faire venir des jeunes."
C’est un peu par hasard qu’Antoine Trystram, à l’origine kinésithérapeute, s’est lancé dans la politique en 1995. On est venu le chercher à la suite d’une démission. D’abord, simple conseillé municipal, il a pris goût à ce nouvel engagement, jusqu’à enchaîner quatre mandats de premier édile."Au premier mandat, je suis arrivé tout frais moulu. Je ne connaissais rien."
″Au premier mandat, j’ai commencé par ouvrir les cartons. Avec l’aide précieuse de la secrétaire, j'ai regardé ce qu’il y avait dedans. Il faut savoir que ce n’était pas du tout mon domaine. Après, quand vous êtes carré dans votre tête, vous comprenez vite les choses et, surtout, j’ai très vite su qu’il fallait travailler avec les autres, utiliser l’ensemble des compétences présentes sur la commune. ″
"La communauté de communes nous oblige à trouver ensemble des solutions"
Aujourd’hui, Antoine Trystram est aussi président de la Communauté de Communes de Gâtine et Choisilles - Pays de Racan, qui réunit 19 communes du nord de l’Indre-et-Loire. Le démarrage fut un peu compliqué, car déjà, il fallait associer deux ensembles communautaires. Puis il y a eu la commune de Neuvy-Le-Roi qui a souhaité quitter ce regroupement. Finalement, cette requête a été rejetée par le Tribunal administratif. Pour le maire de Semblançay, le regroupement des communes est disponible pour créer une dynamique et développement plus équilibré des territoires.″J’aime bien le nom de Communautés de communes. Cela nous oblige à trouver ensemble des solutions, pour qu’il y ait une harmonie sur notre territoire. Il faut aussi que l’on tisse des relations avec la Métropole, mais là encore, les relations avec la Métropole, c’est des histoires d’hommes et de femmes politiques. Quand vous êtes connu et reconnu, c’est plus simple.″
"Si plus de visions pour votre village, si vous n’aimez plus les gens, alors là, il faut s’arrêter."
Et quand on lui parle de lassitude, d’usure possible du pouvoir, il balaye tout d’abord tout cela d’un grand rire avant de prendre un ton plus solennel : ″Comme j’ai beaucoup d’adjoints qui arrêtent, je me suis vraiment posé la question de repartir. C’est compliqué, car il faut trouver de nouvelles personnes qui s’engagent. Pour ces volontaires, moi la question que je leur pose, c’est : « ok, tu veux faire partie du prochain Conseil municipal, mais pourquoi ? Qu’est-ce que tu veux promotionner ? » Je leur ai donné une fiche, des sortes de devoirs de vacances, pour qu’ils me disent : qu’est-ce qu’il manque, qu’est-ce que l’on doit faire aujourd’hui sur notre commune ? ″
Et de conclure : ″Mais là, ce sera mon dernier mandat. J’ai 62 ans, je pense que ça aussi c’est important. Il faut savoir passer la main.″
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