Oiseau emblématique de la Loire sauvage, la sterne pourrait disparaître, mais vous pouvez aider à la protéger

Les spécialistes sont unanimes : les populations de sternes se raréfient d’année en année et elles éprouvent toujours plus de difficultés à se reproduire. En Touraine, la LPO cherche des bénévoles pour dévégétaliser les îlots sur la Loire, seul moyen de préserver les lieux d’accueil de ces oiseaux emblématiques de la Loire sauvage.

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Chaque année, au printemps, elles arrivent d’Afrique après avoir parcouru plusieurs milliers de kilomètres. On les voit alors virevolter au-dessus des bancs de sable présents sur tout le long de la Loire. C’est là qu’elles nicheront, à même le sable, avant de repartir, fin août, après avoir donné naissance à de nouveaux petits.

 Mais, depuis plusieurs années, les chiffres des comptages sont devenus très alarmants. Les sternes, aussi surnommées "hirondelles de mer", ne sont plus aussi nombreuses. Sur les îlots d’Indre-et-Loire, on dénombrait plus de 300 couples de sternes pierregarin auparavant. Ils n’étaient plus que 180 cette année. Et seuls 19 sont parvenus à se reproduire.

Pour les sternes naines, l’autre grande famille de sternes fréquentant le fleuve royal, c’est encore pire : sur les 200 couples que l’on comptait dans ce même département, il n’en reste plus que 62 cette année, avec seulement 10 reproductions réussies.

Le déclin de ces espèces pourtant protégées semble aujourd’hui bien réel. Mais difficile de le quantifier globalement, chaque organisme chargé d’effectuer les comptages travaillant de son côté. Pour pallier cette carence, la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels vient de créer une coordination nationale réunissant les efforts de tous ces organismes. Un bon moyen d’étudier les évolutions dans la répartition des colonies sur tout le territoire français.

Parmi les causes de cette dégradation, les crues estivales à répétitions de ces trois dernières années, qui ont à chaque fois emporté œufs et jeunes oisillons. Mais pas de crues significatives cette fois-ci. Restent donc d’autres explications, particulièrement liées aux activités humaines, qui vont des traditionnels feux d’artifices du 14 juillet tirés aux abords du fleuve et qui perturbent les colonies, à la surfréquentation touristique : avec la sécheresse devenue récurrente l’été rendant le niveau de la Loire très bas, habitants et touristes sont de plus en plus nombreux à s’aventurer sur les îlots, causant d’irréparables dérangements pour les oiseaux. La multiplication des balades en canoé contribue également à les perturber.

La LPO cherche des bénévoles pour les chantiers d’automne

De son côté, la LPO Centre-Val de Loire organise chaque année, à l’automne, des "chantiers nature" pour offrir aux sternes des sites de nidification accueillants. Ces travaux consistent à arracher, à l’aide de simples outils de jardinages comme des pelles, des cisailles et des houes, les peupliers et les saules qui recouvrent les bancs de sable au point de finir par provoquer l’abandon des îlots par les oiseaux.

En Indre-et-Loire, ces chantiers se dérouleront du 12 septembre au 3 octobre. Les inscriptions se font en ligne sur le site de la Ligue de Protection de Oiseaux.

Mardi 12 septembre, de 10 h à 17 h, à La Chapelle-sur-Loire.

Mercredi 20 septembre, de 10 h à 17 h, à Cinq-Mars-la-Pile.

Samedi 23 septembre, de 10 h à 17 h, à Amboise.

Mardi 26 septembre, de 10 h à 17 h, à Saint-Genouph.

Mardi 3 octobre, de 10 h à 17 h, à Tours.

Passionnée d'oiseaux, Manon Leduc raconte la vie des sternes en bande dessinée :

La sterne pierregarin, grande voyageuse et excellente pêcheuse

Silhouette fine, ailes longues, queue fourchue et vol particulièrement gracieux : il n’est pas très difficile de reconnaître la sterne pierregarin. En plumage nuptial, elle se caractérise par ses pattes rouges, sa calotte noire et son bec pointu rouge-orangé à pointe noire. Son envergure peut aller jusqu’à 80 centimètres.

Grâce à ses ailes effilées, elle vole longuement au-dessus des eaux, la tête penchée vers le bas pour repérer les proies et plonge comme le ferait le fou de Bassan pour capturer le poisson convoité. Il lui arrive même, à l’occasion, de pêcher au raz de l’eau des petits poissons qu’elle saisit en plein vol.

Oiseaux migrateurs, les sternes pierregarin passent pour la plupart l’hiver sur les côtes d’Afrique de l’Ouest. Certaines colonies ont également été repérées en Afrique du Sud. Elles migrent ensuite, pour s’y reproduire, sur des îles, des baies ou des deltas, ou encore sur les gravières de lacs ou sur des îlots de sable présents dans de grands fleuves sauvages comme le Danube ou la Loire.

Les premières arrivent fin mars ou début avril. Vient alors le temps des parades. Les sternes pierregarin nichent en colonies. Leur nid est sommaire, et posé à même le sol. En mai, la femelle y dépose en général trois œufs. L’incubation dure 25 jours. Les poussins, au duvet brun rayé de noir, restent au nid pendant les trois premiers jours de leur existence. Trois semaines après l’éclosion, les jeunes s’essayent au vol à proximité de la colonie avant de s’émanciper et d’entamer, dès le mois d’août, leur longue migration vers l’Afrique.

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