Pour valoriser les déchets ménagers d'une partie du département d'Indre-et-Loire, Tours Métropole et le syndicat Touraine Propre envisagent d'implanter une usine de méthanisation dans la zone industrielle des Gaudières, sur la commune de Mettray. Les riverains n'en veulent pas.
Vent de fronde à Mettray : les riverains de la zone industrielle des Gaudières s’opposent au projet du syndicat Touraine Propre et de la Métropole de Tours d’installer ici une usine de méthanisation. Une usine qui permettrait la valorisation des déchets ménagers d’une partie du département d’Indre-et-Loire. Il s’agirait d’utiliser le gaz méthane produit par leur décomposition, et de l’injecter dans le réseau de GRDF.
A l’origine de ce projet, l’interdiction, d’ici 2030, d’enfouir les déchets ménagers comme cela se fait encore à Sonzay pour le département d’Indre-et-Loire. D’où la nécessité, pour la Métropole de Tours, de trouver d’autres solutions, et notamment la valorisation de ces déchets.
Le lieu initialement retenu était le site de la Billette, à Joué-lès-Tours. L’espace ayant été jugé trop petit et la proximité de bois classés a ensuite orienté les recherches sur un terrain de Parçay-Meslay, puis sur celui de Mettray. Pour Jean-Luc Gaillot, président du syndicat Touraine Propre et vice-président de Tours Métropole, « le terrain retenu correspond à tous les critères : superficie, desserte et proximité du réseau de gaz de GRDF ».
Une idée que contestent les riverains, qui craignent de réelles nuisances pour les plus proches d’entre-eux – odeurs, intensification des va-et-vient de camions sur une route déjà très fréquentée – et qui voient dans l’implantation d’une telle usine de sérieux risques de pollution voire d’explosion.
Mise en service de l’usine pas avant 2021
Un appel d’offres a été lancé en février. Il est clôs depuis quelques jours. Cinq grands groupes se sont portés candidats. Ils ont jusqu’en septembre pour déposer leur offre. Nous saurons alors ce qu’ils préconisent : usine de méthanisation seule ou associée à une unité de production de combustible solide de récupération permettant de fournir des éléments combustibles à des cimenteries ou à des chaufferies dédiées.
L’opérateur et le type de technologie retenue seront désignés d’ici la fin de l’année. Restera ensuite l’instruction du dossier pour le permis de construire, puis l’enquête publique et la phase de construction : si ce projet aboutit, la mise en service de l’usine ne sera pas effective avant 2021.
En attendant, une association de riverains s’est constituée, Bien Vivre au Nord de Tours. Elle compte à ce jour environ 300 membres. Ils se veulent bien déterminés à faire capoter le projet.
L’appel d’offres
Valeur totale estimée : 160 Millions €. Durée de la concession : 20 ans pour cette usine ayant une capacité de traiter 60 000 à 90 000 tonnes d'ordures ménagères par an, suivant les options.Consulter le texte de l'appel d'offres
Quelques chiffres
- Actuellement, la Métropole de Tours enfouit 70 000 tonnes de déchets par an et en valorise déjà 60 000 tonnes par an.
- L’objectif serait de faire baisser de 20 000 tonnes la quantité de déchets produits, grâce au biocompostage ou à l’extension des consignes de tri. La métropole a déjà travaillé dans ce sens, notamment avec la campagne « nos actions ont du poids » et aux « vidéos de Mathieu ».