Les cinq membres du collectif Dernière Rénovation étaient jugés ce mardi 22 août au palais de justice de Tours, pour avoir dégradé l'hôtel de la préfecture le 22 mars. Les militant souhiataient ainsi dénoncer l'inaction climatique du gouvernement.
La désobéissance civile sur le banc des prévenus. Cinq membres du collectif Dernière Rénovation, âgés de 19 à 28 ans, étaient jugés ce mardi 22 août devant le palais de justice de Tours. Ils comparaissaient libres pour "dégradations volontaires de biens publics". Après la plaidoirie de la défense, le parquet a requis une peine de 100 jours-amende à 10 euros pour chaque prévenu, soit 1 000 euros chacun.
Le 22 mars, les cinq militants, simplement armés de balais et de pots de peinture orange, s'étaient présentés devant la préfecture d'Indre-et-Loire. En 10 minutes, ils avaient maculé les murs de la préfecture d'un orange vif. Tous portaient un tee-shirt, sur lequel est inscrit, en anglais : "Il nous reste 735 jours". Soit le temps théorique après lequel, selon le dernier rapport du Giec, le réchauffement de la Terre excédera 1,5 degré.
Première action
Lors de l'audience de ce mardi, les cinq prévenus ont reconnu les faits. Pour la majorité, il s'agissait là de leur première action de résistance civile, et leur première garde à vue. Trois des cinq prévenus ont refusé la composition pénale (une sanction alternative aux poursuites proposée en amont du procès par le procureur) qui leur était proposée, pour venir s'exprimer devant le tribunal. Chacun a pu lire un texte, dont la substance informait que leur mobilisation ne s'arrêterait que lorsque le gouvernement présentera un plan de rénovation thermique d'ampleur.
Hors du tribunal, les prévenus ont reçu le soutien du Convoi de l'Eau, dont l'escale à Tours était prévue pour coïncider avec la date de l'audience. Le maire de Tours, Emmanuel Denis, tout en affirmant qu'il "ne cautionne pas les dégradations", a expliqué "soutenir la cause de ces jeunes". "On ne peut que comprendre cette colère, on ne peut qu'être d'accord sur l'inaction climatique pointée par ces jeunes. Il ne faut pas que ce soit un procès que sur la forme, mais aussi sur le fond", a-t-il ajouté.
Les dommages de l'action des cinq militants ont été évalués à 32 000 euros (dont 25 000 pour la réfection des dorures, classées monument historique) selon le conseil départemental, propriétaire des lieux. Le département a donc demandé la réparation de cette somme, et 2 000 euros supplémentaires pour préjudice moral. La métropole de Tours demande, quant à elle, 1 700 euros pour le nettoyage de la voirie. De son côté, la préfecture a décidé de ne pas demander de dommages et intérêts.
La défense a demandé la relaxe des cinq prévenus. Le procureur a, de son côté, estimé que "la règle pénale s'applique à tous, peu importe le mobile" de l'action. Il a requis 100 jours-amende à hauteur de 10 euros, soit 1 000 euros pour chacun des cinq militants.
Le jugement a été mis en délibéré à la date du 29 août.