Accès au soin : une faculté d'odontologie à Tours d'ici 2022

Pour lutter contre les déserts médicaux, notamment sur le plan dentaire, l'université de Tours entend diversifier son offre de formation avec une faculté d'odontologie, qui pourrait être fonctionnelle dès la rentrée 2022.

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L'odontologie, mis à part un mot extraordinairement difficile à prononcer correctement du premier coup, désigne la spécialité médicale des chirurgiens-dentistes, dont la région Centre-Val de Loire manque cruellement. Mal pouvru en médecins généralistes, la région, principal désert médical de France, a aussi du mal à retenir ses spécialistes. "Nous sommes dans une région dans laquelle il y a un déficit criant, et de plus en plus préoccupant", appuie Patrice Diot, doyen de la faculté de médecine. Or, explique-t-il, "il y a une corrélation évidente entre l'offre de soin et l'offre de formation".

Former des étudiants pour encourager l'installation

Les deux autres régions les plus mal pourvues, la Bourgogne-Franche-Comté et la Normandie, manquent aussi d'une structure de formation. En effet, selon l'Ordre national des chirurgiens-dentistes, cité dans un récent rapport de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), "les jeunes des régions sans faculté dentaires, telles la région Bourgogne Franche Comté, la Normandie ou le Centre-Val de Loire, contraints de se former dans des subdivisions d’accueil ne reviennent plus aussi souvent dans leur région d’origine que les générations précédentes".

"La région est très sous-dotée", traduit Frédéric Denis, odontologiste, maître de conférence et actuel responsable de cet enseignement au sein de la faculté de médecine. "En France, on estime qu'il y a 67 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants, dans la région Centre-Val de Loire, on tombe à 45 pour 100 000", un chiffre en stagnation depuis 2005 selon le plus récent rapport de l'ONDPS. Et encore, ajoute-t-il, c'est une moyenne, "dès qu'on s'éloigne de Tours on est en réalité très en-deçà de ce chiffre". Les secteurs plus ruraux, comme le Berry, sont particulièrement mal dotés.

Les étudiants ayant naturellement tendance à rester proche de leur lieu d'études une fois diplômés et installés, l'arrivée d'une fac d'odontologie pourrait contribuer à restaurer l'équilibre. "Nous sommes pénalisés dans la région par le fait de n'avoir qu'une seule fac de médecine et pas de fac d'odontologie", poursuit Frédéric Denis. Sur une trentaine d'étudiants de médecine qui poursuivent en odontologie, la plupart partent donc pour Nantes, Montpellier ou Clermont-Ferrand. "Autant vous dire que ceux qui partent à Nantes ou à Montpellier on ne les revoit plus !"

Un investissement sur le long terme

Si le feu vert pour l'installation de cette nouvelle faculté, qui nécessite la création de plusieurs postes de maîtres de conférences et d'assistants, n'est pas encore acquis, le projet est néanmoins en bonne voie. De fait, il répond à la fois à une volonté de l'Université, de la région et du corps médical, mais aussi à une nécessité nationale. Car le nombre de chirurgiens-dentistes n'évolue pas aussi vite que le vieillissement de la population, qui consulte davantage entre 55 et 65 ans. Selon les projections de l'ONDPS, le Centre-Val de Loire doit voir s'installer 260 chirurgiens-dentistes de plus entre 2021 et 2027, soit une cinquantaine par an.

"On est prêts", avance Patrice Diot. "L'objectif, c'est de pouvoir dire aux étudiants qui entrent en médecine en 2021 qu'ils auront la possibilité de faire leur 2e année en ondotologie à Tours", puis d'ouvrir la 3e année en 2023 et ainsi de suite. En effet, pour qu'un étudiant en médecine devienne un spécialiste accompli, il lui faut en moyenne entre 6 et 9 ans d'études. Autrement dit, pour voir les étudiants qui entrent en première année de médecine en septembre 2021 et poursuivraient au sein de la fac d'odontologie en 2022 ouvrir leur cabinet, il faudra attendre au moins 2027. D'où l'intérêt pour l'université de voir rapidement le projet se concrétiser.

 

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