En cette période de Noël, beaucoup ont choisi de commander sur internet et d'être livrés dans un Relais Colis. Un service pratique, qui évite que l’on soit obligé de faire le pied de grue chez soi, en attendant le livreur. Conséquence, beaucoup de commerçants croulent sous les paquets.
Les colis s’empilent chez les commerçants
Cette année, avec le mouvement des "gilets jaunes" et des confrontations parfois violentes avec les forces de l’ordre, en particulier dans le centre de Tours, plus de personnes ont opté pour ce qui est communément appelé l’e-commerce. Chez beaucoup de commerçants, ce sont donc les cartons qui s’empilent. C’est le cas chez Stéphanie, gérante d’un magasin de fleurs avenue de la Tranchée à Tours.
La recette : une bonne organisation
Sa boutique déborde de paquets. Elle en a déjà une vingtaine juste derrière son comptoir. Mais surtout, dans le fond de son magasin, c’est une pièce entière qui leur a été spécialement dédiée. Une caverne d’Ali Baba où les paquets sont consciencieusement rangés sur une série d’étagères : « Il a fallu que je m’organise pour que cela prenne le moins de place possible. Chaque colis est répertorié avec une lettre, qui donne le jour de réception, et un chiffre, qui correspond au nombre de colis reçu par jour. » Cela fait onze ans que Stéphanie a décidé d’être un « relais colis ». Pour elle, c’est un complément de salaire non-négligeable et elle y voit un autre avantage : « Cela peut donner à certains l’envie d’acheter chez moi et de ramener un joli bouquet à la maison ».
L’année de tous les records
Stéphanie fait aussi le « Relais max », c'est-à-dire qu’elle accepte des colis qui vont jusqu’à 30 kilos. Parfois, c’est aidée de son diable qu’elle doit livrer par exemple un frigo à un client : « C’est peut-être une contrainte, mais économiquement, c’est plus intéressant ». Cette année, elle pense battre son record. Durant le seul mois de décembre, ce seront plus de 1000 colis qui transiteront par sa boutique. Elle est aussi consciente du paradoxe : on accuse souvent l’e-commerce de contribuer à la fermeture des magasins de proximité, pour autant ce dernier s’appuie sur ce maillage des commerçants pour distribuer leurs colis, au plus près des clients.
La fleuriste qui joue au père-Noël
Grace aux colis, le magasin ne désemplit pas. Pour Stéphanie, les passages amenés par ce service supplémentaire rendent son commerce plus dynamique et cela peut inciter d’autres gens à pousser la porte. L’inconvénient, c’est qu’elle peut être dérangée jusqu’à trente fois par jour, et parfois en pleine composition florale. Mais pour elle, "cela fait partie du service". Vouloir assister le père-Noël au mois de décembre reste un métier à temps plein.