Avec "C'est arrivé près de chez vous", France 3 vous raconte un fait de l'actualité régionale retrouvé dans nos archives. L’ancienne usine GDF de Tours, symbole de la croissance industrielle d’après-guerre, a connu une courte carrière de 16 ans avant d'être démolie en 1989. Pourtant, elle était destinée à un prestigieux avenir.
Avec ses 45 mètres de hauteur et son architecture aux airs de Rockefeller Center, l'usine à gaz de Tours a longtemps été un repère dans la ville. Inaugurée en 1953, on y fabrique du gaz à partir de charbon chauffé à 1000 degrés. Les résidus de cette combustion, le coke, donnent à ce type d’usines leur nom de Cokeries.
Une courte carrière de 16 ans
Mais cette technologie va rapidement s’essouffler au profit du gaz naturel avec notamment, la mise en service du gisement de Lacq dans les Pyrénées Atlantiques en 1964. A l'époque, 33 puits sont en exploitation et permettent de produire 125 000 tonnes de butane et propane chaque année et 20 millions de tonnes de gaz épuré chaque jour. Les cokeries disparaissent alors peu à peu. Celle de Tours n’y échappe pas et ferme en 1969 après seulement 16 ans d'activité.
Un projet de "Beaubourg tourangeau"
Mais alors, que faire de ce bâtiment à l’architecture singulière? La mairie pense immédiatement à le transformer en musée mais c’est au début des années 80 que le projet prend réellement forme. En 1982, le directeur de l'Agence d'Urbanisme Tourangelle présente un projet de centre d’art et de technique doublé d'un musée d’art contemporain.
L'usine à gaz est alors rebaptisée "le futur Beaubourg tourangeau" par la presse locale et le projet obtient les faveurs du ministre de la culture de l'époque, Jack Lang, qui l'inscrit dans son programme de développement de la création artistique. Mais jugé trop couteux et faute de financements suffisants, le projet est abandonné. L'usine est laissée à l'abandon jusqu'en 1988 où la mairie prend finalement la décision radicale de démolir l'édifice.
Le 7 février 1989, les badauds se pressent autour du site pour assister à sa destruction. 6 kilos d’explosifs et 5 secondes suffisent pour faire s'écrouler l'imposant bâtiment et rayer définitivement l’usine du paysage. Dans le quartier Tonnellé où elle s’érigeait, passe aujourd’hui un échangeur routier, mais la plupart des tourangeaux n'ont rien oublié de ce bâtiment au destin tourmenté.