"Certains étaient en larmes" : la reprise de Recipharm, qui emploie 225 salariés, tombe à l'eau

La vente entre la direction de l'usine Recipharm de Monts, où travaillent 225 salariés, et son repreneur potentiel a été annulée.

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L'ascenseur émotionnel est violent. Le sauvetage de l'usine Recipharm de Monts, en Indre-et-Loire, avait été annoncé à grand bruit par Emmanuel Macron en personne lors du sommet Choose France de mai dernier.

Mais c'était avant le rétropédalage de la direction, qui a annoncé ce lundi 24 juin mettre fin aux négociations avec l'entreprise marocaine Laprophan selon un représentant du personnel, confirmant une information de la Nouvelle République.

Alors, pourquoi cette négociation est-elle tombée à l'eau ? "Parce que la direction de Recipharm l'a décidé", lâche Serge Aumont, délégué syndical FO de l'usine pharmaceutique.

Chômage "assuré" pour les salariés

Selon lui, le directeur de Recipharm, Guilhem Aulotte, aurait assuré que le repreneur était trop gourmand. Une version qui ne convainc pas le syndicaliste : "quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage !"

Selon lui, le but de la direction, dès le départ, était de fermer Recipharm, quels que soient le sérieux du potentiel repreneur et les promesses des politiques. "On a le sentiment que tout a été fait pour faire tomber le deal !"

Prise d'un trait de crayon, cette décision a déjà des conséquences. Confrontés à la fermeture de l'usine en 2023, puis rassurés par les négociations avec Laprophan depuis le printemps, les 225 salariés se retrouvent "précipités vers un chômage assuré". 

Les salariés sont abasourdis, certains ont fait des malaises, d'autres étaient en larmes. On joue aux montagnes russes avec leurs émotions !

Serge Aumont, délégué FO Recipharm

Le dossier est-il pour autant clos ? Pas forcément, pour Serge Aumont. Les représentants du personnel sont "vent debout" contre la décision du directeur, dont ils ont demandé la démission.

Maintenant, le temps est à l'élaboration d'un mouvement apte à remettre la négociation sur les rails. "On ne veut pas qu'un mouvement salarial serve d'excuse à la direction pour fermer, on veut juste démontrer notre lassitude et notre honte de notre dirigeant."

La direction de l'usine, qui ne répond pas aux questions des médias, a fait savoir par mail à nos confrères de France Bleu qu'elle le ferait "aucun commentaire" sur la situation en cours.

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