Ce 28 septembre marque la Journée Internationale de lutte pour le droit à l'avortement. Deux collectifs féministes, "Nous toutes 37" et "Osez le féminisme" organisent un rassemblement cet après-midi à Tours.
Le droit à l'avortement serait-il menacé en France ? C'est en tout cas ce que craignent les associations féministes. En cette journée Internationale de lutte pour le droit à l'avortement, à l'initiative du réseau féministe 37 et d'Osez le féminisme 37, un rassemblement à 15 heures est prévue place Jean Jaurès à Tours puis une manifestation jusqu'à la place des Halles.
"Restez vigilantes !"
En mai déjà, le collectif de féministes du Loiret "Nous-toutes 45", dénonçait le recul du droit à l'IVG dans le monde mais pas seulement. "En France, les maternités ferment et les centre d'IVG diminuent. la questions de l'IVG continuent de diviser. Il faut rester vigilantes." expliquait alors Agathe Fournigoult dans une interview video (à voir ci-dessous). Le collectif remettait en cause "la clause de conscience" des médecins. Près de 8 % des centres pratiquant l’IVG en France ont fermé en dix ans.L’accès à l’avortement reste très inégal en France
En septembre 2016, Marisol Touraine, alors ministre de la santé, commandait des opérations de "testing" pour "pour évaluer la réalité de l’accès à l’IVG en France." Les résultats de ce test n'ont jamais été communiqués. Deux ans plus tard, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a commandé un "état des lieux" aux agences régionales de santé (ARS) pour s’assurer "qu’il n’y ait pas une augmentation du nombre de médecins qui font valoir la clause de conscience" et avoir la certitude que "l’accès à l’IVG aujourd’hui est toujours aussi simple".
Les premiers résultats publiés vendredi 27 septembre , avant la remise d’un rapport global au Parlement fin janvier 2020, sont plutôt positifs. Selon l’enquête réalisée entre mai et juillet 2019 (auprès d’un nombre non précisé de femmes), le délai s’écoulant entre la première demande en vue d’une IVG et la réalisation effective de l’acte est en moyenne de 7,4 jours en France. Selon les régions, ce délai peut varier de 3 à 11 jours en moyenne. Des durées satisfaisantes qui ne disent cependant rien du parcours d’obstacles rencontrés par certaines femmes dans certains territoires à certaines époques de l’année.
Si "la plupart des ARS ne déclarent pas de difficulté majeure d’accès à l’IVG qui serait spécifiquement liée à l’exercice d’une clause de conscience », note le ministère de la santé, il constate par ailleurs "des difficultés d’accès voire des refus de prise en charge" des IVG tardives, c’est-à-dire au-delà de dix semaines de grossesse.
Le ministère de la santé a cependant reconnu qu’en matière d’accès à l’IVG, il existait "des territoires en tension dans la majorité des régions".
Agnès Buzyn veut conforter l'égalité d'accès à l'IVG
La ministre a décidé de nouvelles mesures pour "conforter l'égalité d'accès à l'IVG sur tout le territoire". Des IVG instrumentales pourront être réalisées dans des centres de santé dés le premier trimestre 2020, et l'accès à l'IVG figurera parmi les critères d'évaluation des hôpitaux dans les contrats d'objectifs les liant aux ARS.D'autres mesures prévoient l'inscription prioritaire de l'IVG dans la formation continue des médecins et des sages-femmes ou encore la mise en place d'un annuaire de l'offre d'IVG dans chaque région, actualisé pour prendre en compte la saisonnalité.
a souligné Agnès Buzyn dans un communiqué.Je suis et resterai toujours attentive à l'accès à l'IVG. C'est un droit fondamental. Les femmes doivent pouvoir être accueillies et suivies dans les conditions de sérénité et de sécurité dont elles ont besoin. J'y veillerai,
Des rassemblements doivent avoir lieu ce samedi dans plusieurs villes pour soutenir le droit à l'IVG, dont une manifestation à Paris à 14h au départ de l'hôpital Tenon dans le XXe arrondissement.