Éboulement du coteau de Montbazon : un expert judiciaire bientôt nommé

Le 14 décembre 2019, le coteau de la forteresse de Montbazon s’écroulait et provoquait des dégâts importants sur les maisons avoisinantes. Cinq familles ont été évacuées en urgence et relogées. Un expert judiciare devrait être désigné le 30 juin prochain pour définir les responsabilités.

Le 14 décembre 2019,  la vie de cinq familles de Montbazon a basculé quand, dans la nuit, une partie du coteau de la forteresse attenante s’est écroulée, provoquant des dégâts importants sur leurs maisons, les rendant inhabitables. Depuis, ces familles sont plongées dans l’incertitude. En attendant que la justice trouve une solution, elles ont tout perdu.

Beaucoup de ces familles étaient en plus primo-accédantes. Un premier achat parfois synonyme de cauchemar : "Même dans le pire des scénarios, on ne s’attendait pas à perdre la maison. En plus, on l’avait toute rénovée. Notre investissement total s’élève à 350 000 euros", déplorent Charlotte et Maxime, qui avaient acheté cette maison en pensant y établir une famille.

Eboulement : comment définir les responsabilités ?

Comme nombre de dossiers, avec le confinement, beaucoup de démarches étaient à l’arrêt depuis deux mois. Les choses vont peut-être redémarer le 30 juin prochain, après l’assignation en référé, par le gestionnaire et l’exploitant de la forteresse de Montbazon, qui va permettre la désignation d’un expert judiciaire.

Cet expert devra déterminer les causes et les responsabilités dans ce énième éboulement. Beaucoup de questions autour de cette forteresse millénaire vont être soulevées : il faudra d'abord éplucher les actes notariés pour déterminer quels sont les différents propriétaires du coteau, si cet éboulement est dû à une faiblesse structurelle ou s'il a été provoqué par un manque d'entretien ou des négligences, s'il y a eu une bonne gestion des eaux au sommet et si toutes les constructions mises en place par l'exploitant du Donjon étaient autorisées par l'architecte des bâtiment de France et correctement implantées.

C'est un dossier compliqué car l'expert va devoir compiler une série d'informations et de documents qui risque bien d'être conséquente. Même si ce dernier ne va pas remonter à Foulque Nerra, le seigneur d'Anjou qui fît construire ce donjon à la fin du Xème siècle. Déjà, au cours de ces seules trente dernières années, on comptabilise plusieurs éboulements, dont certains ont déjà nécessité que des travaux de renfort du coteau soient effectués.

 

Le début sans doute d’une longue procédure

Voilà une partie des problématiques qui devraient être éclaircies par l’expert judiciaire. Ce dernier, avant de s’emparer véritablement du dossier, attendra sûrement la sortie de l’étude menée par l’établissement public, le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), dont la sortie a été repoussée au 15 juillet 2020.

L’une des inquiétudes des sinistrés, est que leurs situations s’enlisent. "On sait que la procédure sera longue. La meilleure des choses qui puisse nous arriver c’est que nous soyons expropriés", nous expliquent Charlotte et Maxime. Ce couple ne se voit pas réintégrer leur maison, le traumatisme étant encore bien présent : " Nous on a quand même vu le coteau se décrocher sous nos yeux, en pleine nuit."

Même sentiment pour Sylvain, autre propriétaire d'une maison : "C’est compliqué pour nous, on se sent véritablement piégé. Même si avec le fond Barnier nous sommes relogés, notre appartement est vraiment trop petit et notre fils de 20 ans, après 4 mois à coucher dans le salon, a préféré partir." 

"C’est un déchirement pour nous, on voit nos maisons dépérir" Sylvain, un des propriétaires

Ce nouvel éboulement a aussi réveillé une certaine inquiètude chez l'ensemble des habitants de la rue des Moulins qui longe le pied de la forteresse. Certains se demandent s'il sera suffisant d'intervenir seulement sur les 40 mètres concernés par le dernier éboulement de décembre 2019, ou s'il ne faudrait pas mieux étudier l'ensemble des quelques 200 mètres de ce coteau qui lui aussi pourrait, à plus ou moins long terme, peut-être s'ébouler par morceaux.

Les sinistrés espèrent que la désignation d'un expert judiciaire fera avancer favorablement leur dossier et, qu'à terme, ils pourront à nouveau se lancer dans d'autres projets et reprendre normalement le cours de leur vie.

 

 

 

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