Elections municipales à Tours : les trois candidats en lice donnent leur avis sur la tenue ou non du second tour en juin

Le conseil scientifique doit remettre son rapport au Premier ministre lundi 18 mai sur la tenue du second des élections municipales en juin ou non. Á Tours en Indre-et-Loire, où la situation est inédite, les trois candidats sortis du premier tour ont des avis partagés 

Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires, l'avait annoncé : lundi 18 mai, le conseil scientifique doit donner son avis et remettre son rapport au Premier ministre sur la tenue du deuxième tour des élections municipales, en juin ou non. Le Premier ministre pourra ensuite s'appuyer sur ce rapport pour décider de la poursuite du processus électoral pour les villes où le 1er tour le 15 mars n'avait pas été décisif. Dans un second temps, le Parlement aura à se prononcer. Dans une tribune parue dans le JDD dimanche 17 mai, 36 élus demandent la tenue du scrutin en juin. Á Tours en Indre-et-Loire, les avis des trois candidats du second tour sont partagés. 

Une situation inédite et tendue à Tours

Après un premier tour avec onze liste présentes, le second tour à Tours (Indre-et-Loire) va devoir se jouer entre Emmanuel Denis (EEVL-PS-DVG) arrivé en tête avec 35,46 % des voix, Christophe Bouchet (UD), maire sortant en seconde position avec 25,62 % des votes, et Benoist Pierre (LREM), 3e avec 12,67 % des voix. 

Emmanuel Denis, EELV-PS-DVG : pour un second tour en juin 

•France 3 : "Etes-vous pour ou contre le second tour en juin ?"
►Emmanuel Denis : "Nous attendons bien entendu l'avis du conseil scientifique pour nous prononcer, mais à partir du moment où le déconfinement est lancé,  il me semble important de ne pas laisser la démocratie confinée.

•France 3 : "Reporter les élections municipales à l'automne vous serait-il défavorable ou non ?"
►Emmanuel Denis : "On ne peut pas savoir, mais le plus tôt est le mieux parce qu'on va devoir faire face à une crise sociale et économique importante après le coronavirus. On voit bien avec cette crise sanitaire, les limites de la mondialisation par exemple. Cela montre qu'il faut renforcer les services publics et relocaliser l'alimentation. On peut penser que la population a besoin d'encore plus d'écologie et envie de remettre en cause le système précédent et il faut le mettre en place le plus rapidement possible. 
Christophe Bouchet, maire sortant, UD : "ça m'indiffère", mais...

•France 3 : "Etes-vous pour ou contre le second tour en juin ?"
►Christophe Bouchet : "Tout d'abord, je ne suis pas sûr que les gens aient le second tour des municipales en tête en ce moment avec la crise du coronavirus. Pour moi, que le second tour se tienne en juin ou en octobre ou novembre, ça n'a pas d'importance. En revanche, sur le plan pratique, on voit mal comment organiser le second tour en juin si c'est pour avoir un simulacre de démocratie."

•France 3 : "Reporter les élections municipales à l'automne vous serait-il défavorable ou non ?
►Christophe Bouchet : "Sincèrement, ça m'indiffère. Nous assurons de toute façon la continuité. Quant à ceux qui avancent que tout est bloqué et qu'il faut rapidement débloquer la situation, l'argument ne tient pas : les permis de construire continuent d'être signés, le plan de relance économique se poursuit ainsi que les travaux déjà engagés."

Benoist Pierre, LREM : ne se prononce pas, mais...

•France 3 : "Etes-vous pour ou contre le second tour en juin ?"
►Benoist Pierre : "je préfère attendre l'avis du conseil scientifique avant de démarrer la campagne de l'entre deux tours. Mais je pencherais pour la nécessité d'organiser le second tour au mois de juin pour assurer une continuité démocratique et non plus une continuité institutionnelle comme c'est actuellement le cas à la mairie de Tours. Si l'heure est au déconfinement, alors, en mettant en place les protections nécessaires, il faut aussi déconfiner la démocratie. 

•France 3 : "Reporter les élections municipales à l'automne vous serait-il défavorable ou non ?
►Benoist Pierre : "Il est difficile de présager de l'impact qu'aura la gestion de la crise du coronavirus de la majorité gouvernementale sur le scrutin, mais il y aura certainement un effet de ricochet, que ce soit en juin ou plus tard. Ce qui est évident, c'est que nous espérons devenir dans le futur conseil municipal de Tours une sorte de troisième voix arbitrale en rassemblant autour de nous le centre gauche et le centre droit.