A 25 ans, William Belaïd, qui fait partie de l'entreprise tourangelle Solary, a décidé de former la relève. La "Glutonny Academy" compte maintenant 9 talents, bientôt prêts à en découdre.
Quand William "Glutonny" Belaïd sort d'un combat Smash, ses adversaires ont des envies de retourner au Moyen-Âge. Quand on pouvait encore brûler les sorciers. Les exploits du jeune homme de 25 ans, meilleur joueur professionnel européen sur le jeu de combat Super Smash Bros, sont tels qu'il est régulièrement accusé de tricherie, ou même de magie. Peut-on se lasser de tenir le podium ? Peut-être un peu.
C'est rien c'est Poudlard https://t.co/cm456iHFvj
— Solary | Glutonny (@GlutonnySSB) July 18, 2020
Le 16 juillet, William Belaïd a annoncé la création de la "Glutonny Academy", une pépinière pour faire émerger de nouveaux talents sur la scène Smash. L'idée lui est venue pendant le confinement, où il se tourne par dépit vers le mode "en ligne" de Smash, bien moins précis et fluide que le mode hors-ligne.
"Là j'étais obligé, donc j'ai commencé à m'intéresser à la scène online : qui étaient ces gens ? Et je me suis rendu compte que certains étaient très forts, et surtout qu'ils n'avaient pas la possibilité de faire des tournois. Parfois, parce qu'ils sont trop jeunes et que leurs parents refusent, parfois parce qu'ils n'ont pas assez d'argent, parfois ils vivent trop loin des grandes villes..." énumère le champion.
Les nouveaux sorciers de Smash
"Je me suis dit : c'est dommage, c'est des pierres brutes qu'on va gâcher, il faudrait les encadrer pour faire en sorte qu'ils s'améliorent, et pourquoi pas les amener à des tournois." Pour faire sa sélection parmi les candidats potentiels, "Gluto" a simplement fait confiance à sa communauté.
"Ensuite, j'ai regardé les vidéos de ces gens, ou joué avec eux. Pour certains, je pensais qu'ils jouaient depuis longtemps. Et en fait, ils viennent de commencer sur Smash Ultimate, la dernière version. Nous, les anciens, on joue depuis 10 ou 15 ans, on est vieux maintenant", rit William Belaïd.Oye Oye smasheuses smasheurs
— Solary | Glutonny (@GlutonnySSB) June 29, 2020
Qui sont selon vous les "petits prodiges" français qui pourront et voudront se déplacer en tournoi lorsqu'ils reprendront ?
J'ai peut-être une petite idée pour eux à leur proposer ... ?? pic.twitter.com/HRCxpM4pCC
9 talents ont finalement intégré son académie, avec des pseudos tous plus chantants les uns que les autres : Yazagi, Ismael, Mezcaul, Modzai, CrepeSalee, Nitox, Plouf, Raarchyor, et Raflow. Une équipe qui a immédiatemment mis la tête dans la phase 1, les entraînements en ligne. "Au moins une fois par semaine, on va se réunir entre nous. J'en prendrais un avec moi, pour jouer ensemble, puis j'irais voir les matchs des autres pour voir ce qu'ils font bien ou pas bien, ce qu'il faut améliorer..."
C'est la partie officielle, c'est-à-dire les entraînements qui seront disponibles sur le stream. En réalité, c'est presque tous les soirs que l'entraîneur en herbe retrouve son académie pour disputer quelques parties. "Ensuite, je vais essayer de faire des entraînements où j'invite un autre joueur pro, qui peut apporter une vision différente du coaching, et travailler d'autres aspects du jeu. Je suis un bon joueur, mais je ne sais pas tout sur tout" anticipe (et troll un peu) Glutonny
Première game entre les 2 prodiges : Time out#NosFrancaisOnDeLavenir
— Solary | Glutonny (@GlutonnySSB) July 17, 2020
L'entrainement commence à peine et je suis déjà fier d'eux ?? https://t.co/aPfc78MIXb pic.twitter.com/2D65jz03Ly
"La mort des études" ?
Mais au fait, qu'en pensent les parents ? Car comme souvent dans le monde de l'esport, les talents sont jeunes, parfois mineurs. Avec ça, pas question de plaisanter. "Il y en a 3 ou 4 qui ont des parents qui sont un peu inquiets sur les tournois réguliers, ils ont peur que ce soit la mort des études. Mais le but, ce n'est pas ça. Là, le projet a été lancé il y a une semaine, mais il est prévu d'en discuter avec eux." Pour convaincre, William Belaïd est le meilleur émissaire. La compétition, il a commencé à 13 ans ; le diplôme, il l'a eu. Il a même exercé 1 an comme ingénieur, avant de passer pro gamer.
Déjà fier de ses poulains, le champion européen voit grand. "On veut former d'autres gens qui pourront être derrière nous lors des tournois, et être la relève. Je crois vraiment que ce sont des joueurs qui pourront faire des performances même hors de France. Il y a déjà des équipes qui sont intéressés par les joueurs de l'académie, pour les recruter et les sponsoriser."