Etudiants confinés à Tours : "J'aimerais qu'on arrête de nous dire que ça va passer, qu'il faut tenir"

Suite de notre série sur les répercussions du confinement sur les étudiants : aujourd'hui les effets psychologiques. Les consultations psy du Service de santé universitaire de Tours ont augmenté de 30 % depuis septembre. Témoignage et solutions pour faire face à l'anxiété liée à la crise. 

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La région Centre-Val de Loire compte 66 000 étudiants dont 3 000 en situation de grande précarité identifiés par les services sociaux de l’Université mais c’est certainement beaucoup plus qui souffrent psychologiquement et financièrement de cette crise.

Épisode 3: les conséquences du confinement : la souffrance psychique et les solutions proposées par le Service de santé universitaire 

Zoé Machet est étudiante en deuxième année de psychologie à Tours. À 19 ans, cela fait un an qu’elle n’a pas eu cours à l’Université normalement. Blocage de la fac, confinement, cours en distanciel, elle vit très mal cette situation.

Vous seriez venue il y a une semaine, vous ne m'auriez pas vu travailler. Je n'arrivais pas à m'y mettre. J'étais fatiguée tout le temps.

Zoé Machet, étudiante en deuxième année de psychologie à Tours

Cette jeune fille est mature et très organisée mais elle se sent dépassée. Heureusement elle peut partager son mal-être avec ses amis mais, à distance, ce n’est pas pareil. Elle a le sentiment de perte de sens et d’abandon. Manque de liens avec les enseignants, peur de l’échec, envie d’arrêter. Elle tient parce qu’elle est passionnée par ce qu’elle fait mais pour combien de temps ?

"J'aimerais qu'on arrête de nous dire que oui ça va mal, que ça va passer, qu'il faut tenir bon. On sait tout ça. On est en première loge. Ce que je souhaite ce sont des réponses concrètes maintenant pour que j'aille mieux. J'aimerais me sentir écoutée par l'Université. Les seules solutions qu'on trouve pour aller mieux c'est entre étudiants. Heureusement qu'il y a cette solidarité entre nous parce que c'est vraiment compliqué".

Zoé a des hauts et des bas. Mais quand elle va mal, elle n'a plus envie de rien faire. Consulter un psychologue de l'Université ? "Si c'est pour attendre un rendez-vous six mois ce n'est pas la peine", rétorque-t-elle, amère.

Et pourtant le Service de Santé Universitaire reçoit les étudiants en détresse psychologique comme Zoé rapidement. Bien sûr, vu l'augmentation du nombre de consultations psy (+ 30 % depuis septembre), il faut attendre un mois pour voir un spécialiste. Mais un étudiant en détresse peut venir parler à un infirmier spécialisé dans l'écoute des étudiants. 

Le Service de santé universitaire compte 3 pychologues, 4 psychiatres, 5 généralistes, 6 infirmier(e)s, une diététicienne, une orthophoniste, un dentiste, un conseiller conjugal et familial ainsi que deux assistantes sociales. Les consultations sont gratuites.

Le Service de Santé Universitaire - 02 47 36 77 00

►3/4 : Souffrance psychique liée au confinement et solutions du Service de santé universitaire : reportage de Marine Rondonnier, Sanaa Hasnaoui et Gilles Engels : 

 

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