Faut-il s'inquiéter d'une épidémie de rhinopneumonie, potentielle mortelle, chez les chevaux ?

Après la mort de deux chevaux, une inquiétude naît dans le monde de l'équitation sur une possible épidémie de rhinopneumonie. Si l'Indre-et-Loire est placée en risque sanitaire élevé de symptômes respiratoires pour les chevaux, aucun cas n'y a encore été détecté. Malgré tout, la prudence est de mise et certains préfèrent confiner leurs chevaux.

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Aux écuries de la Vallée des rois, à Azay-sur-Cher, en Indre-et-Loire, aucun risque n'est pris. Son propriétaire et gérant, Florian Pollaris, est très attentif à la situation sanitaire de ses chevaux. "Nous n'avons pas de cas, mais nous préférons confiner nos chevaux. Il nous restait un concours dans l'année à faire à l'extérieur et on a décidé de l'annuler pour garder les chevaux sur site afin d'éviter la propagation", explique-t-il.

Car depuis un rassemblement dans la Sarthe, il y a quelques semaines, deux chevaux sont morts de rhinopneumonie en Île-de-France. Cette maladie équine, qui prend très souvent une forme respiratoire, est contagieuse, mais peut surtout devenir mortelle en cas de forme neurologique. Selon le Réseau d’épidémio-surveillance des pathologies équines (Respe), recensant les risques sanitaires pour les chevaux, l'Indre-et-Loire est classée rouge, en risque élevé de syndrome respiratoire. Le reste de la région Centre-Val de Loire est également en risque faible ou modéré. Mais, selon Claudia Dominici, vétérinaire équin à Saint-Paterne-Racan, il ne faut pas paniquer : aucun cas n'a encore été recensé en Indre-et-Loire. La Fédération Française d'Équitation appelle à la vigilance sur l'ensemble de la France.

Une maladie virale contagieuse

"Souvent, on le voit grâce à la température, au cheval qui ne va pas bien, qui n'a pas d'appétit qui est abattu, explique Florian Pollaris. On les connait, on les voit et nourrit tous les jours, on s'en occupe au quotidien donc dès qu'il y en a un qui va pas bien forcément, on le repère assez facilement." Pour le moment, aucun de ses chevaux n'est contaminé par la maladie.

Car ce qui inquiète, c'est que la rhinopneumonie est très contagieuse chez les chevaux, comme l'explique la vétérinaire Claudia Dominici. "Les chevaux l'attrapent par aérosol, si un cheval tousse à côté d'un autre par exemple. Mais aussi par les liquides, si une jument avorte au milieu d'un champ, les autres peuvent l'attraper", détaille-t-elle. Une maladie virale qui se transforme en majorité en rhume équin. Toutefois, elle peut prendre une forme neurologique, de façon très rare, mais mortelle.

Après contamination, une phase d'incubation allant de 2 à 10 jours ne permet pas de détecter le virus chez le cheval. Par la suite, les symptômes apparaissent et restent "une quinzaine de jours", comme l'explique la vétérinaire. 

Pas de panique, mais un appel à la prudence

Si, elle aussi, appelle à la prudence, Claudia Dominici invite à ne pas paniquer. Certes l'Indre-et-Loire est classée rouge, en risque élevé, par le site VigiRespe au niveau des symptômes respiratoire, mais aucun cas de rhinopneumonie n'y a été déclarée. "Ce sont à cause de foyers de gourmes, une autre maladie qui n'a rien à voir, qui ont été déclarés au début du mois de novembre, et depuis il n'y a pas eu d'autres cas. Ce n'est pas parce que l'Indre-et-Loire est rouge que le département est en pleine crise rhino", rassure-t-elle.

Pour l'instant, pas d'épidémie en vue. Mais la rhinopneumonie ne fait pas partie des maladies qu'il est obligatoire de déclarer, ce qui représente un autre facteur d'inquiétude dans le milieu équestre. La vétérinaire invite à déclarer tout cas afin de prévenir d'un emballement de contamination.

Si toutefois un cas de rhinopneumonie apparaît, Claudia Dominici indique la marche à suivre. "Il faut les mettre en quarantaine avec un test PCR et un suivi de la température. Il ne faut pas déplacer les chevaux pour rien, prévient-elle. Il faut que ce soit vraiment quelque chose d'important. Il faut aussi vacciner les chevaux." Le monde de l'équitation reste donc en alerte, mais pour le reste, il n'y a pas lieu de s'inquiéter : cette maladie ne touche pas l'être humain.

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