30 ans de réclusion criminelle et une période de sureté de 20 ans, pour avoir tué son ex-compagne à la guinguette de Vallières, en Indre-et-Loire. C'est le verdict rendu ce vendredi 12 mai, par la cour d'assises de Tours. L'accusé avait tué sa femme d'une cinquantaine de coups de couteau.
L'accusé, un homme de 71 ans a été condamné ce 12 mai à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sureté de 20 ans. Il comparaissait pour le meurtre de son ex-compagne à la guinguette de Vallères, le 31 mars 2019. La peine est quasiment conforme aux réquisitions.
Les juges ont ajouté plusieurs peines complémentaires, que l'accusé doit effectuer à la fin de sa détention. Il lui est interdit de porter une arme pendant 15 ans, et se verra confisquer ses armes. Elles seront mises sous scellés. Il ne devra pas séjourner en Indre-et-Loire et sera inéligible, pendant 10 ans.
L'homme purgera au minimum 16 ans de prison, à partir de maintenant, compte tenu des quatre ans de détention provisoire déjà effectués. Il ne pourra pas faire de demande de remise de peine ou d’aménagement de peine avant ses 86 ans. L'accusé a dix jours pour interjeter appel. Au civil, il a en outre été condamné à verser 134 000 euros de dommages et intérêts.
"Caroline D. a été tuée parce qu'elle lui a tenu tête"
Un peu plus tôt dans la journée, l'avocate générale Stéphanie Clément-Bornet avait exclu, dans son réquisitoire, la possibilité d'une réclusion criminelle à perpétuité. "Il ne s’agit pas d’une conjugalité classique. Ils ne vivaient pas ensemble et il n’y avait pas eu de plainte ou de main courante pour violences. Il n’avait pas d’antécédent judiciaire."
Elle avait néanmoins précisé : "En revanche, nous sommes ici en face d’un féminicide qui ne doit pas être pris seulement sous le prisme de l’ex-conjoint. Caroline D. a été tuée parce qu’elle était une femme qui lui a a tenu tête, c’est l’image de la femme qui est au cœur de l'affaire".
La peine complémentaire est différente de celle initialement requise par l'avocate générale. Il s'agissait d'une privation des droits civiques et de l'inéligibilité pendant 10 ans, ainsi que l'interdiction de se rendre dans le quartier des Fontains où réside encore la mère de la victime et où habitait l'accusé ainsi qu'à la guinguette de Vallères.
"Il s’agit d’une peine symbolique qui peut l’atteindre plus qu'une peine de prison. Il interdisait aux femmes avec qui il était de s’approcher de son territoire", précise Stéphanie Clément-Bornet, dans son réquisitoire.
Une cinquantaine de blessures à l'arme blanche
Peu cohérent lors de ses témoignages, le retraité aurait entamé une violente dispute avec la victime ce soir-là. La confrontation s'est ensuite poursuivie sur le parking de la guinguette, où elle s'est achevée par la mort de la quinquagénaire. Son corps portait plus de 50 blessures causées par des coups de couteau. En tout, 61 blessures ont été constatées du visage au thorax de la victime, dont de nombreuses lésions de défense.
Pour expliquer son geste, l'accusé avait notamment mentionné son honneur entaché et le regard "effronté" de la victime, comme l'ont observé nos confrères de France Bleu.