Festival Terres du son : les cinq chansons de La Femme qu'on espère entendre sur scène ce 8 juillet

Le groupe français La Femme est l'un des invités les plus attendus du festival Terres du son, qui se tient du 7 au 9 juillet. En attendant de les voir sur scène, revisitez avec nous leurs cinq chansons les plus emblématiques.

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D’une chanson à l’autre, d’un album à l’autre, La Femme a fait ce qu’il faut, depuis ses débuts discographiques en 2013, pour ne pas se laisser enfermer dans une catégorie ni dans un style. L'ensemble protéiforme, emmené par le duo Sacha Got-Marlon Magnée, se produira sur la scène de Terres du Son à Monts le samedi 8 juillet.

Alors que leur dernier opus Paris-Hawaï vient d’arriver dans les bacs, regardons dans le rétro pour sélectionner cinq instants qui, comme aurait dit Michelangelo Antonioni ("Michel-Ange Antoine" selon Google traduction) permettent d’identifier La Femme.

"It’s time to wake up (2023)" (Album Psycho Tropical Berlin, 2013)

Alors c’est tout le problème avec les œuvres prophétiques, futuristes voire dystopiques associées à une date. Quand on y arrive (à la date) on compare et on dit à l’artiste "Ouais c’est pas comme t’avais prévu !" Ceux qui l’ont vécue, l’année 1984, ont forcément pensé que George Orwell avait un peu exagéré. N’empêche que le gars a mis le doigt sur un truc et c'est pareil pour La Femme qui, dans ce morceau, capture les peurs de l’époque pour les concentrer in vitro dans un tube à essai de 6 minutes et 54 secondes.

On est ici quelque part entre Mad Max et La Route de McCarthy, dans une vision qui résonnait bizarrement quand on l’écoutait (oui on peut écouter une vision) au moment de la grande panique pandémique de 2020.

Les auteurs de La Femme n’auront sans doute pas leur place sur le podium français des écrivains de chansons ("songwriter", toujours selon Google traduction) mais ils donnent ici ce qu’ils ont de mieux. Quant à la musique qui fait de ce morceau un hapax, ben si vous avez des amis musiciens, demandez leur de vous expliquer pourquoi qu’elle est bien. Ils vous parleront sans doute de gammes harmoniques, grilles chromatiques, vibrato, nappes de synthé etc.

 "Septembre" (Album Mystère, 2016)

Sorti trois ans après le début triomphal de Psycho Tropical Berlin (auréolé d'une victoire de la Musique), Mystère n’est pas aussi chargé en tubes que son prédécesseur qui contenait aussi les immarcescibles "Nous étions deux", "Sur la planche" ou "Antitaxi". Comme disait un Belge, "ce ne fut pas Waterloo mais ce ne fut pas Arcole". On évite Waterloo grâce entre autres à "Septembre", morceau idéal pour, avec le "Peggy" de Bertrand Belin, accompagner nos angoisses de fin d’été. "Tu ne détestes pas la rentrée. Tu ne détestes pas les lundis. Tu détestes le capitalisme."

Sur l’album suivant, La Femme retrouve cette veine de l’émoi adolescent avec le même bonheur sur Pasadena, ce qui assez fort quand l’auteur n’a plus 20 ans depuis longtemps.

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"Foutre le bordel" (Album Paradigmes, 2021)

On en a gros. En 2021, alors qu’un confinement succédait à l’autre, c’est exactement de ça qu’on avait besoin. Un hymne à l’exubérance futile, un appel à la désobéissance, un refus des consignes mortifères. Un hymne à la joie ? Une ritournelle antivax ? Vos oreilles entendront ce qu’elles veulent mais vos pieds et votre bassin sont irrésistiblement entrainés vers le mouvement.

"Foutre le bordel", avec sa rythmique synthétique eighties est aussi le tremplin vaseliné pour faire décoller un concert et en la matière La Femme sait y faire. La preuve.

"El Conde-Duque" (Album Teatro Lucido, 2022) 

Que pasa ? No sé ? En tout cas on est parti assez loin du début. Au risque de perdre en route les fans de Taxi Girl. Avec Teatro Lucido, La Femme établit son statut de groupe voyageur. Sorte de Bernard Lavilliers des années 20.

Enfin loin… Moi j’ai cousin qui habite dans les Pyrénées et l’Espagne c’est à 5 kilomètres de chez lui alors tu parles d’un grand voyage… Oui mais ils sont aussi allés aux Amériques.

En on retiendra quoi ? El Conde-Duque. Zorro n’est pas encore arrivé mais il est déjà sur son cheval. Ecrasés de chaleur, les ivrognes titubent, refont le monde en grattant une six-cordes et trouvent une mélodie semblant venue des siècles passés. Chanson idéale pour se mettre à la langue de Cervantès.

Comme ça on pourra plus dire que c’est un groupe de rock. 

"L’Hawaïenne", (Album Paris-Hawaï, 2023)

Déjà sorti en single ("seul" selon Google traduction), "L’Hawaïenne", morceau parfait pour regarder les vaguelettes caresser le rivage en sirotant un Martini-olive tandis que les chandelles vacillent au vent, nous permet de poser sur le transat une question essentielle : alors qu’il serait trop long de faire la liste des fils de et filles de dans le milieu de la musique (tiens rien qu’à Terres du Son, demandez à Miel de Montagne s’il connaît pas Marcel Kanche !) Sacha Got et Marlon Magnée ne seraient-ils point les fils (cachés ?) d’Antoine qui eut entre ses Élucubrations et les pubs Atoll sa période "je vis dans les îles" ? Et tout ça en une phrase. Merci. De rien.

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