Plus de 400 cas graves et 40 décès en 20 ans, avec des symptômes qui peuvent apparaître dès le deuxième jour de traitement : soyez très prudents si vous vous soignez à l'Ibuprofène.
L'Agence du Médicament (ANSM) appelle à la vigilance. Une enquête confiée au centre de pharmacovigilance de Tours, et de Marseille, a révélé les graves risques présentés par le kétoprofène et l'ibuprofène.
Plus 400 cas de complications graves
Présents dans les médicaments Nurofen, Advil, Antarene, Ketum et autres, ces anti-inflammatoires avaient déjà fait l'objet de signalements pour des complications graves, qui ont été le déclencheur de l'enquête.
Les deux anti-inflammatoires, les plus vendus en France, pourraient favoriser des complications infectieuses graves, selon les résultats obtenus après presque 20 ans de recherche. De 2000 à 2018, "337 cas de complications infectieuses dont 32 décès ont été répertoriés pour l'ibuprofène et 46 cas dont dix décès avec le kétoprofène", explique le Dr Philippe Vella, directeur des médicaments antalgiques à l'ANSM.
Fasciite nécrosante, septicémie, pneumonies, pleurésies, abcès cérébraux, amputations... Les effets secondaires graves sont très variés. Même associés à une antibiothérapie, les complications peuvent apparaître après seulement 2 ou 3 jours de traitement.
Privilégiez le paracétamol
En cas de douleurs ou de fièvres, l'ANSM conseille de privilégier le paracétamol, surtout si vous prenez vos médicaments sans consulter de médecin. Si vous utilisez de l'ibuprofène ou du kétoprofène, il est recommandé de s'en tenir à la dose minimale, pendant la durée la plus courte possible. "Pas plus de 3 jours en cas de fièvre et de 5 jours en cas de douleur", résume le Dr Vella.
Autre règle, ne pas prendre en même temps deux médicaments de cette famille nombreuse des anti-inflammatoires non stéroïdiens, qui comprend aussi entre autres le naproxène et diclofénac. Attention : ils sont vendus sous divers noms, reportez-vous donc à la composition du médicament.