"Il m'a marqué à vie": À Tours la réaction d'Hugues Vassal, le célèbre photographe, après la mort de Christophe

C'était l'un des photographes des stars de la période yéyé. Hugues Vassal, le photographe tourangeau, a accepté de réagir après l'annonce de la mort du chanteur Christophe. Le reporter l'avait immortalisé au tout début de sa carrière, en 1965, dans sa chambre et sa baignoire. Des photos mythiques.

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On a tous en tête les notes des "Mots bleus", d'"Aline", de "Daisy"ou encore d'un "succès fou". Pour Hugues Vassal, ce ne sont pas des notes mais des images qu'il a en mémoire. Les images de sa toute première rencontre en 1965 avec l'artiste, dans son appartement. Alors quand nous l'avons appelé ce vendredi matin, c'était comme s'il attendait notre appel : "Je ne suis pas triste, mais c'est toute une époque qui s'en va".

Âgé de 86 ans, Hugues Vassal a photographié les plus grandes stars dans les années 50, 60 et 70 : "Johnny, Sylvie, Adamo, Daniel Guichard et bien sûr, Edith Piaf". Après avoir fait le tour du monde pour l'agence Gamma - qu'il avait fondée aux côtés de Raymond Depardon - et connu plusieurs vies, il profite à présent de sa retraite en Touraine.
 
 

  • Quand avez-vous vu Christophe pour la première fois ?
C'était dans son appartement parisien en 1965, juste après le succès inattendu d'"Aline". La chanson qui le révèle aux Français. Nous avions pris rendez-vous pour une séance photo originale, un peu comme l'artiste. Il était dans sa chambre m'a dit bonjour puis "je vais prendre un bain". On a fait ces photos qui sont restées dans la mémoire collective. J'avais 10 ans de plus que lui quand je l'ai rencontré, alors il m'a rajeuni.
  
  • Que ressentez-vous ?
J'ai beaucoup de peine, mais elle n'est pas négative. Christophe, je l'ai photographié une demi-douzaine de fois. Il vous recevait d'une manière toute simple, naturelle. Ce serait impossible aujourd'hui. J'étais très surpris : il était accessible et me faisait confiance. Son départ ? Ça ne m'angoisse pas. Tous mes souvenirs de jeunesse me reviennent lorsqu'on travaillait pour le magazine France Dimanche (France Dimanche est devenu le premier magazine people du pays avec un tirage à 1,3 million d'exemplaires). On était tous ensemble avec Daniel (Guichard), Sylvie (Vartan), Johnny (Hallyday)...ils avaient tous en commun cette même simplicité.

 
  • Pensez-vous à une anecdote particulière ?
Non, je ne l'ai pas assez côtoyé. En revanche, je me souviens qu'il avait un bolide, une Ferrari ou une Lamborghini, je ne sais plus. C'était sa passion, et tout son argent passait là-dedans. Il avait une fascination pour les belles bagnoles. Sinon, il avait un appartement très simple, très peu meublé. Et puis il y avait sa chambre, tapissée de photos de stars (Gilbert Bécaud, Claude François, Mick Jagger...).
 
 
  • Que retenez-vous de l'artiste ?
Il m'a marqué à vie. Il m'a bien plus marqué en 6 rencontres que d'autres stars avec qui j'ai passé beaucoup plus de temps, comme Mireille Mathieu par exemple. Il était comme Jacques Brel: une rencontre et vous étiez sous le charme, hypnotisé, magnétisé. Il respirait une atmosphère. Sinon "Aline", évidemment. J'ai de belles aventures affectives, de belles rencontres et de grands souvenirs. Son départ, c'est triste et merveilleux en même temps. Je perds un compagnon de rêve. Le temps que j'ai passé avec Christophe et les autres stars de cette époque, c'est incomparable avec aujourd'hui. Maintenant ce serait impossible.

 
  • Que retenez vous de l'homme ?
Il avait un talent d'homme. Il n'y avait pas d'esbrouffe avec lui. Il ne vous leurrait pas, il était lui-même. Vous vous enrichissiez à ses côtés. C'était un grand homme et il avait un immense talent.
 
  • Il est donc parti, emporté par un emphysème pulmonaire selon sa famille... par le Covid-19 selon certains médias ... 
Beaucoup de gens qui me sont proches sont morts de cette maladie. Ça ne m'angoisse pas particulièrement. Mais après on va, j'espère, retrouver une manière de vivre différente. On vivra moins bling-bling. On sera plus dans la vérité. Quand la guerre a éclaté j'avais 7 ans, puis 12 ans en 1945, et ça, ça laisse des traces. Ce sera pareil avec cette maladie, et Macron a raison: c'est une guerre. Et la guerre, ça créé des hommes. On a sans doute un peu exagéré et la Terre se venge peut-être ? Mais il faut croire en l'Homme, j'espère voir le monde d'après se transformer.
 
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