Cela fait 5 mois que les pompiers tourangeaux sont en grève. Le 8 décembre, jour de la "sainte patronne" des pompiers, ces derniers ont boycotté le traditionnel discours des élus en quittant la manifestation lors de la prise de parole. Ce samedi, ils célèbrent la Sainte Barbe sans élus.
Le geste, symbolique, avait laissé les élus médusés. Pour marquer leur mécontentement, le 8 décembre dernier, les sapeurs-pompiers de Tours ont quitté en masse les lieux où se déroulait la cérémonie de la Sainte Barbe, alors même que les élus devaient prendre la parole.
Ce samedi, ils ont tout de même voulu honorer la sainte Barbe, mais seulement entre pompiers. Aucun élu n'a été convié."Ce matin, Sainte-Barbe est dignement célébrée & nos morts honorés comme il se doit, à l’initiative du syndicat CFTC, suite à l’annulation de la cérémonie départementale en raison de l’expression du Ras Le Bol des agents du SDIS 37" a ainsi tweeté le syndicat majoritaire des Sapeurs Pompiers et Agents du SDIS 37.
? Ce matin, Sainte-Barbe est dignement célébrée & nos morts honorés comme il se doit, à l’initiative du #SPASDIS #CFTC #Touraine, suite à l’annulation de la cérémonie départementale en raison de l’expression du #RasLeBol des agents du #SDIS 37 @NR_Tours @F3Centre @TVTOURS 1/2 https://t.co/ZRxwfHpwjG
— POMPIERS & PATS / SPASDIS 37 (@POMPIERS_CFTC37) December 14, 2019
Un ras le bol de plusieurs mois
Alors que l'activité augmente chaque année, tandis que les effectifs ne progressent pas, les sapeurs-pompiers en sont venus à assurer un service de plus en plus intense. En grève depuis le 26 juin, les sapeurs-pompiers réclament donc davantage de moyens pour accomplir leurs missions. Les pompiers déplorent également le fait que les hommes du feu sont de plus en plus appelés de façon abusive, pour faire le "taxi". "Notre coeur de métier, c'est l'urgence, pas l'assistance" avait résumé Anthony Chauveau, président départemental du syndicat SPASDIS CFTC. L'autre revendication des pompiers, plus de sécurité. Depuis dix ans, les violences contre les sapeurs-pompiers ont augmenté de 213%.Le 13 décembre 2019, un rapport sénatorial était publié. Le rapport préconise 18 mesures "concrètes et opérationnelles" afin de renforcer la sécurité des pompiers. Côté financier, les marges de manoeuvre existent souligne le rapport. Il suffit pour cela à l'État de réaffecter, comme cela avait été prévu mais non tenu, toutes les économies (30 millions d'euros par an) dégagées depuis 2016 par la réforme de la prestation de fidélisation et de reconnaissance versée aux pompiers.