La Table de Jeanne-Marie accueille toute personne adhérente à l’association. L’adhésion coûte cinq euros et en échange, n’importe qui peut venir prendre un petit déjeuner et un déjeuner. Des ateliers ont également lieu l’après-midi.
A Tours (Indre-et-Loire), dans la grande salle de la Table de Jeanne-Marie, les visages semblent un peu crispés, marqués par des parcours de vie difficiles. Mais on y voit aussi des sourires, des expressions de soulagement de se retrouver au chaud pour quelques heures, et avec un plat nourrissant devant soi.
Annie Cuinier Brocheriou, bénévole à la table de Jeanne-Marie vous explique comment cela fonctionne :
La Table de Jeanne-Marie ouvre à 9h30 en servant un petit déjeuner. Les bénéficiaires arrivent au fur et à mesure, jusqu’à remplir la salle en vue du déjeuner, à midi. Parmi les rangées de tables, on croise toutes sortes d’histoires de vies, chacune avec son lot de difficultés et de fêlures : « Je viens ici tous les jours », témoigne Patrick. Originaire de Tours, ce bénéficiaire est attablé devant un café chaud. Il fouraille dans ses cheveux poivre et sel en expliquant :
« Je suis en foyer, c’est-à-dire que j’ai un hébergement, mais seulement à partir de 18h et il faut que je sois parti le matin à 8h, et avec un froid comme aujourd’hui, je suis content de pouvoir être au chaud quelques heures dans la journée ».
Dehors, la pluie se déverse sur les trottoirs tourangeaux. La perspective de devoir passer la journée dehors fait frissonner Patrick, bien content d’avoir trouvé cette alternative.
Des liens se nouent entre les bénéficiaires de la Table de Jeanne Marie, les conversations vont parfois bon train. Des coups de main sont aussi donnés. Abdullah, un Yéménite parlant plusieurs langues, répertorie des noms dans son cahier : il s’agit de ceux qui ne maîtrisent ni le français, ni l’anglais, langue pourtant nécessaires pour appeler le 115. Abdullah se charge donc du coup de fil et fait la traduction : « Il faut appeler très vite, car à cette période de l’année, les places partent rapidement ». Adbullah est lui-même demandeur d’asile, il a travaillé quelques années à Sanaa, la capitale du Yémen, pour une agence de l’ONU. Il a ensuite « traversé » pour rejoindre la France, et malgré les difficultés, il garde sa bonne humeur et l’espoir d’une vie meilleure.
La Table de Marie Jeanne donne de la chaleur et un repas, « à la différence des Restos du cœur, on peut rester », souligne Patrick. Et lorsque l’on voit l’affluence à l’heure des déjeuners, aucun doute n’est possible sur le bien-fondé et l’utilité de cette association : « On fait deux services le midi. Mais en ce moment, il faut parfois en faire trois », confie un bénévole.
CARTE INTERACTIVE. D'autres initiatives :
Le saviez-vous ?
En 2018, le Secours Populaire indiquait qu’un Français sur cinq avait du mal à se nourrir sainement, c’est-à-dire à prendre trois repas par jour.