12 millions de personnes en achètent chaque jour, 320 exemplaires en sont vendus par seconde. La baguette a intégré le patrimoine immatériel de l'Unesco, notamment grâce à un travail de recherche initié à Tours.
La baguette de pain fait partie du patrimoine immatériel de l'Unesco. Le comité du patrimoine culturel immatériel de l'institution, présidé par le Maroc, se réunissait ce mardi 29 novembre pour prendre sa décision. "Je suis très confiant. Le dossier est très bon, convaincant", affirme Bruno Laurioux, le président de l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation (IEHCA) à Tours.
Le dossier, initié par la Confédération nationale des boulangers, a pu être monté notamment grâce au comité scientifique présidé par Bruno Laurioux. Ce même comité était à l'origine de l'inscription du repas gastronomique à la française au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco le 16 novembre 2010.
La baguette, un emblème français
Être inscrit au patrimoine immatériel de l'Unesco reste un honneur rare. Une seule nouvelle inscription est réalisée tous les deux ans, tous domaines confondus.
"C'est une inscription, pas un classement" rappelle Bruno Laurioux avant de poursuivre : "ce qui est inscrit, ce sont les savoir faire artisanaux et toute la culture de la baguette de pain. C'est aussi la manière de la fabriquer, de la consommer et de la partager dans un contexte culturel."
C'est un long processus. "Pour aller jusqu'à l'Unesco, il faut passer par une commission du ministère de la culture et avoir l'accord du Président de la République. C'est lui qui décide de ce que l'on présente à l'Unesco." En l'occurrence, c'est Roselyne Bachelot-Narquin, alors ministre de la Culture, qui avait présenté la candidature de la baguette en mars 2021.
"C'est une proposition de toute la France"
Le président de l'IEHCA de Tours poursuit sur sa fierté de la nomination de la baguette au patrimoine immatérielle de l'Unesco : "je suis très content, c'est un travail collectif. Nous avons eu l'aide de plusieurs étudiants de Master de l'université de Tours, je trouve ça formidable. C'est de la récompense collective dont je suis le plus fier. C'est une proposition de toute la France, pas uniquement de la région même si ça a démarré ici."
C'est aussi l'occasion de présenter la baguette aux yeux du monde. "Les premiers à avoir remarquer cette spécificité française sont les étrangers, les Américains, dès le 19ème siècle", rappelle d'ailleurs Bruno Laurioux. Reste à voir, désormais, comment le comité va trancher.