Fortement attendu depuis sept ans, le nouveau Centre Chorégraphique National de Tours (CCNT) voit son projet remis en question en raison du coût des travaux qui bondit de 8 millions d'euros.
Les premiers coups de pioche du chantier étaient prévus pour mi-octobre sur le site des Casernes Beaumont-Chauveau. Il n'en sera rien. Suite au dernier conseil d’administration du CCNT, trois de ses principaux partenaires, la Ville de Tours, Tours Métropole et la Région Centre-Val-de-Loire, ont annoncé par un communiqué commun, qu'ils ne pouvaient plus mener celui-ci à bien. En effet, des 15 millions d'euros prévus à l'origine, le projet est passé à plus de 23 millions en seulement quelques mois.
Au niveau du budget de la ville, ce qui était possible il y a trois mois a été impacté par le récent choc inflationniste, que l'on subit de plein fouet. Tout augmente, en particulier les dépenses énergétiques...Il y a eu une hausse de 38% des prix dans l'appel d'offre. Les autres communes vont ressentir les mêmes effets. Nous avions anticipé cela, mais la conjoncture est difficile.
Christophe Dupin, maire-adjoint à la culture
"Il faut réduire la voilure"
Trop petit, mal isolé, l'ancien centre ne possède pas de studio de répétition. Il n'est plus adapté au rayonnement national et international du CCNT. Celui-ci connaît un succès populaire avec un taux de remplissage de 95 pour cent, et son directeur, Thomas Lebrun, vient de signer pour 5 ans supplémentaire. Le projet, imaginé sous l’ère Jean Germain en 2015, et lancé en 2019 durant la mandature de Christophe Bouchet, prévoyait un bâtiment de 3 800 m² avec une grande salle de spectacle de 450 places (contre 130 actuellement), une autre de 150 places, deux studios de répétition et dix d'hébergements. A l'image de l'architecture du Vieux-Tours, le bâtiment présenterait une façade de bois.
"La facture est trop élevée et handicaperait les Finances Publiques. Il a fallu prendre une décision ; il nous est apparu responsable de reconfigurer le budget avec la Région et la Métropole… Il faut réduire la voilure, nous ne voulons pas que l'on nous reproche d'avoir poursuivi un projet trop ambitieux sans en avoir les moyens." reprend lChristophe Dupin "Nous allons travailler tout l'été avec l'Etat et l'architecte, Lina Ghotmeh, pour tenter d'imaginer un bâtiment plus sobre. On explore une autre piste, le phasage des travaux, comme reporter la construction d'un troisième studio."
Avoir un centre chorégraphique aussi renommé est un atout pour la ville." Nous en sommes conscients. Les budgets d'investissement, comme de fonctionnement du CCNT n'avaient pas été bouclés par l'ancienne municipalité. Désormais, la Ville de Tours participe à hauteur de 465 000 euros chaque année et s'engage à les maintenir. On fera le nécessaire pour que la Métropole, qui est venue sur l'investissement à la même hauteur que la ville, contribue elle aussi au fonctionnement. Il y a tout de même un grand absent, le Département, qui possède également une compétence culturelle, mais ne soutient le CCNT qu'à hauteur de 87 000 euros, en refusant d'apporter plus."
Dans l'immédiat, les appels d'offre prévus ont été annulés, pour être relancés mi-septembre, une fois étudiées toutes les possibilités d'un projet resserré, pour une ouverture éventuelle en 2026.