Dans le cadre d’Octobre Rose Sophie Auconie, ex-députée, a choisi de marcher 250km à travers l'Indre-et-Loire pour combattre le cancer du sein, une épreuve qu'elle a elle-même traversé.
En février 2021 Sophie Auconie, démissionnait de son mandat de députée de la 3ème circonscription d’Indre-et-Loire, pour raison de santé. Impossible d’assumer entièrement ses obligations de députée et les soins suite à un cancer du sein, après une double mastectomie et une reconstruction immédiate en novembre 2020.
Plus d'un an plus tard, l'ancienne députée se lance dans une "marche rose" à travers le département. L'objectif : sensibiliser les habitants d’Indre-et-Loire au dépistage et à la prévention du cancer du sein avec toutes celles et ceux qui voudront l’accompagner dans ce combat.
Une marche pour le dépistage et la prévention
"La première raison de cette marche, c’est que je n’ai pas été sérieuse dans le cas du dépistage et de la prévention", regrette l'ancienne députée. Comme encore de nombreuses femmes réticentes à cet examens, Sophie Auconie n'a pas fait de mammographie malgré un facteur de risque familial.
"Ma mère, mes tantes ont été victimes de ce cancer et même de récidives et ma cousine en est décédée quand elle était jeune", se souvient-elle. "Donc j’étais très sensibilisée à la problématique du cancer du sein mais je n’ai jamais fait de mammographie, non pas par défiance mais je n’arrivais pas à obtenir un rendez-vous tôt. Quand j’en trouvais un à 3 mois, j’avais des obligations qui faisaient que je ne pouvais pas assurer ce rendez-vous. J’annulais, j’en reprenais un 3 mois plus tard et ça recommençait donc j’ai arrêté."
Ce que je veux dire à toutes les femmes, surtout aux jeunes femmes qui, comme moi pensent qu’elles ne peuvent pas être atteintes de cette maladie, faites l’effort de cette mammographie, de ce dépistage, palpez-vous régulièrement, assurez cette prévention.
Sophie Auconie, ancienne députée d'Indre-et-Loire
Elle avoue s’être battue pour faire coïncider les agendas des 2 chirurgiens pour l’ablation et la reconstruction. "Sinon je ne me serais pas faite opérer. J’ai le souvenir de ma tante, de ma mère, l’idée de me réveiller avec 2 poches me terrorisait."
Pour elle, dans son malheur, c'est une chance, nous confie-t-elle. "C’est une chance car c’est très rare en France. On fait une ablation, on laisse la patiente avec des poches vides, des morceaux de peau à la place de la poitrine et un an plus tard on reconstruit. Pour moi ce n’est pas acceptable parce qu’on va beaucoup mieux mentalement quand on se réveille avec une poitrine magnifique, même si elle a été mutilée, pour un des seins, en ce qui me concerne, plutôt qu’avec 2 poches" Il faudrait, selon elle, que toutes les femmes puissent bénéficier de cette égalité de chances pour une reconstruction immédiate.
Une marche pour parler de la désertification médicale en milieu rural
Pour Sophie Auconie, la désertification médicale est un obstacle de plus pour le dépistage et la prévention.
Une patiente qui est à Tours a plus facilement accès à un médecin, un gynécologue et un chirurgien en reconstruction même si ce n’est pas si simple car les rendez-vous sont tardifs mais quand on habite Yzeures-sur-Creuse ou Crissay-sur-Manse, c’est certainement bien plus compliqué pour ces patientes-là
Sophie Auconie, ancienne députée d'Indre-et-Loire
Marcher avec une ministre
Cette marche sera aussi l’occasion de lancer un nouvel appel au gouvernement et au Ministère de la Santé pour une meilleure prise en charge du dépistage, de la prévention et de la reconstruction, qu’elles soient en milieu rural ou urbain.
"Je souhaite qu’Agnès Firmin Le Bodo, qui est aujourd’hui ministre déléguée, chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, vienne marcher avec moi juste un petit moment. Ce serait un symbole de montrer que la ministre s’intéresse à nous, y compris dans les problématiques de cancer du sein". Elle précise, c’est une amie, nous étions députées ensemble dans le même groupe. Un combat qui reste politique.
"On n’arrête pas de faire de la politique. J’ai vécu cette expérience traumatisante, je suis légitime pour en parler, je suis une femme publique, j’ai accès aux médias, donc c’est une cause que je défendrai. J’ai vraiment la volonté de servir autant que faire se peut, même si je n’ai plus de mandat."
Départ le 1er octobre
Cette marche qui aura lieu tous les vendredis, samedis, dimanches et lundis d’Octobre sera l’occasion d’échanger et de marcher avec Sophie Auconie. Des étapes de 10 à 15km dans des communes rurales jusqu’aux villes de la Métropole de Tours. L’occasion d’échanger et de partager sur l’importance du dépistage et de la surveillance pour la lutte contre ce cancer.
Le départ sera donné le 1er octobre du Petit-Pressigny, village natal d’Axel Kahn, ancien président national de la Ligue contre le cancer, mort de cette maladie l’an dernier. Un lieu symbolique pour le départ de cette marche rose. Un hommage lui sera rendu avant le départ à 13h30 pour la 1ère étape de cette marche jusqu’à la Celle-Guenand.
Tout le parcours et les étapes aux 4 coins du département d’Indre-et-Loire, sont sur la page facebook de Sophie Auconie, Marche Rose-Sophie Auconie. Des informations qui se retrouvent aussi sur le site des randonneurs pédestres d’Indre-et-Loire. Les rencontres et des échanges avec les élus et la population se feront dans 70 communes de Touraine, qui se sont investies pour cette cause.
Sophie Auconie lance un appel à toutes et tous, aux femmes touchées par cette maladie et aussi aux hommes (8% sont touchés par le cancer du sein et connaissent des femmes touchées dans leur famille) pour marcher avec elle. Une marche rose avec des étapes d’une demi-journée ou d’une journée, un nouveau combat de Sophie Auconie pour lutter ensemble contre le cancer du sein.