Ce lundi 11 avril, la SNCF a lancé deux nouvelles lignes pour sa filiale Ouigo : Paris-Lyon et Paris-Nantes. Cette dernière traversera en partie le Centre-Val de Loire. Elle laisse toutefois perplexe la Région, en charge de financer les trains régionaux.
Depuis ce lundi 11 avril, la SNCF lance de nouvelles offres Ouigo, sa filiale de TGV à bas coût, notamment sur la ligne Paris-Nantes. Un trajet que les voyageurs effectueront en 3h45 au lieu de 2h10 en moyenne en TGV. Alors pourquoi prennent-ils autant de temps ? Ces trains utilisent de vieilles voitures Corail, beaucoup plus lentes, rafraîchies et pelliculées en rose avec une touche de bleu. L'inverse de l'identité visuelle des Ouigo rapides, où le bleu domine.
Dès le 11/04 prochain, vous pourrez voyager vers Lyon et Nantes depuis Paris (ou inversement) avec notre nouvelle offre @OUIGO Train Classique : petits prix, durée du trajet plus importante pour les moins pressés, confort à bord, service de snacking...
— SNCF (@SNCF) March 2, 2022
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A raison de trois allers-retours par jour, ils emprunteront deux chemins différents : Paris-Chartres-Le Mans-Nantes et Paris-Blois-Tours-Nantes. Le but de ce dispositif pour la SNCF est de proposer une offre à moindre coût pour ses voyageurs : il s'agit d'un prix fixe de 30 euros, contre 59 euros maximum en TGV avec une carte de réduction. "On voulait s'adresser aux automobilistes que l'on n'arrivait pas à convaincre de prendre le train et qui s'y prennent à la dernière minute", explique la société ferroviaire.
Des difficultés de concurrence et de destinations
Si la nouvelle offre Ouigo, composé de ces trains Corail, apparaît comme très attractive d'un point de vue financier, elle pourrait être synonyme de concurrence pour les TER, financés, eux, par la région. Philippe Fournié, neuvième vice-président de la région Centre-Val de Loire, en charge des transports, a été surpris par cette annonce. "Il n'y a eu aucune concertation avec la SNCF alors que c'est du matériel qui date de 40 ans. On nous avait dit qu'il serait obsolète d'ici 2026, c'est pour cela que nous avions commandé des rames supplémentaires pour les TER". A cette crainte, la SNCF répond que "ces trains seront complémentaires au trafic TER en allant de grandes villes en grandes villes".
Chaque année, les TER coûtent selon l'élu 220 millions d'euros net par an à la Région pour faire circuler 420 trains par jour dans tout le Centre-Val de Loire.
On est extrêmement surpris de l'existence de cette offre parce qu'elle vient en concurrence directe avec les TER. On est quand même dans un monde de fous.
Philippe Fournié, en charge des transports à la Région Centre-Val de Loire
Philippe Fournié reproche également à cette nouvelle offre de ne pas desservir les territoires du sud de la région, notamment le Berry. Des difficultés de concurrence donc mais aussi de destination. "Il n'y a même pas une politique d'aménagement du territoire puisqu'on ne va même pas à Bourges et Vierzon". La SNCF se donne deux ans pour voir si l'offre trouve son public et potentiellement envisager un développement vers d'autres destinations.