Quatre pompiers ont été agressés à Tours, vendredi 21 octobre, autour d'une manifestation étudiante en centre-ville. Anthony Chauveau, pompier et président du syndicat SPASDIS CFTC demande de l'aide à l'Etat.
"On ne fait pas ce métier pour se faire frapper", au lendemain de l'agression de quatre de ses confrères à Tours, Anthony Chauveau, président du syndicat SPASDIS CFTC est profondément en colère.
Agressés pendant une intervention
Vendredi 21 octobre dans l'après-midi, quatre sapeurs-pompiers professionnels ont été frappés en marge d'une manifestation étudiante, près du lycée Balzac, en centre-ville de Tours, et légèrement blessés. Ils intervenaient pour porter secours à un jeune homme, lui même pris à partie et victimes de coups. "C'est à ce moment que plusieurs individus cagoulés s'en prennent sauvagement à (...) nos collègues dont un sera projeté au sol, roué de plusieurs coups de pied" rapport le syndicat SPASDIS CFTC dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Les blessures physiques sont légères, mais "ils sont choqués" insiste le pompier de Joué-lès-Tours, "parfois, la douleur psychologique fait plus de dégâts que la douleur physique".
Le soir même, un psychologue était présent à la caserne, pour permettre aux six pompiers présents pendant l'intervention de s'exprimer.
Réactions publiques ?
Après la violence des agresseurs, Anthony Chauveau rapporte celle institutionnelle, par le silence. Il constate une absence de réaction publique de la part de la préfecture et des élus locaux. "Pourtant, ils savent communiquer sur les réseaux sociaux."
Un sentiment d'abandon bien installé, pas uniquement par les élus, mais aussi par les forces de l'ordre : "quand on demande du renfort, on n'en a jamais" affirme-t-il. Ce vendredi 21 octobre, les effectifs présents n'ont pas réagi, d'après ses informations : "On leur aurait dit de ne pas intervenir, alors qu'ils étaient postés à proximité". Un élément qui doit rester au conditionnel insiste-t-il, puisqu'il n'est pas confirmé.
Situation tendue
"A force de se débrouiller seuls comme ça, je crains sincèrement que des pompiers se rebellent et finissent par donner des coups." Il estime aussi que les réponses pénales ne sont pas à la hauteur des actes. "Quand on attaque un pompier, on attaque plus que la république, on attaque Marianne" estime-t-il.
Président du syndicat SPASDIS CFTC sur le secteur, mais aussi nationalement, Anthony Chauveau demande à l'Etat de réagir : "On veut un Beauvau de la sécurité civile, mais un vrai, pas quelque chose qui ressemble au Ségur de la santé". Il souhaite voir présent au centre de cette discussion, l'éducation nationale, pour insister davantage sur la prévention : "l'éducation civique doit arriver dès la primaire".
Rendez-vous avec le Président
Vendredi 28 octobre, il sera reçu par le Président de la République. Il sait que les soldats du feu recueilleront des remerciements, "mais ça ne fait pas changer les choses. Quels moyens on a, nous, pour travailler sereinement ? Rien, que de la fumée". Un observatoire sur la violence envers la sécurité civile est en cours, il espère en voir sortir un constat qui pousse à l'action. Quelques mois après les ovations, quand les pompiers combattaient les flammes en Gironde, Anthony Chauveau regrette de passer désormais aux oubliettes.