La préfète d’Indre-et-Loire a pris deux arrêtés pour éviter l’installation illégale du Teknival dans le département. La 25e édition pourrait se tenir sans autorisation.
L’Etat et les organisateurs du Teknival n’ont pas trouvé de terrain d’entente au sens propre et au figuré. Depuis décembre dernier, des discussions sont engagées entre les autorités et les organisateurs pour trouver un site pouvant accueillir l’édition 2018. Un terrain au camp du Ruchard à Avon-les-Roches, au sud du département avait été évoqué mais les négociations ont échoué.
Corinne Orzechowski, préfète d’Indre-et-Loire, a donc pris deux arrêtés pour éviter l’installation illégale du Teknival. Un arrêté interdit la circulation des poids-lourds de plus de 3,5 tonnes transportant du matériel (sonorisation, amplificateurs) susceptible d’être utilisé pour une manifestation non autorisée et un autre interdit des rassemblement festif à caractère musical autre que ceux légalement déclarés ou autorisés. Ces arrêtés en lien avec les mesures prises par le préfet de région sont en vigueur jusqu’au 5 mai et valables dans les six départements du Centre-Val de Loire.
Pas de Teknival 2018 en Indre-et-Loire : ceux qui prendraient le risque de l'organiser seront poursuivis administrativement et judiciairement. J'ai pris ce matin plusieurs arrêtés d'interdiction. @Gendarmerie @PoliceNationale pic.twitter.com/0UjlFDK0uV
— Préfète d'Indre-et-Loire (@Prefet37) 23 avril 2018
Des sanctions encourues
Pour l’édition 2018, le week-end du 1er mai, les teufeurs amateurs de musique techno pourraient bien se regrouper sur un site en toute illégalité comme ces deux dernières années. En cas de manifestation non autorisée, les organisateurs peuvent être soumis à une contravention de la 5e classe, soit plus de 1 500 euros et les matériels de sonorisation peuvent être saisis pour une durée maximale de six mois. Les participants du Teknival peuvent également être sanctionnés en cas de diverses infractions : usage et trafic de stupéfiants, tapage nocturne voire agression sonore, dégradation de biens, infractions routières et accidents de la route.
Un décès l’année dernière
Pour cette édition, les organisateurs abandonnent le projet de Teknival légal. « Nous ne sommes pas naïfs, nous savons donc qu’un teknival illégal aura très probablement lieu comme les années précédentes. Nous espérons sincèrement que celui-ci se passera dans de bonnes conditions et que l’ensemble des parties prenantes sauront travailler ensemble pour réduire les risques au maximum », indique le collectif Freeform dans un communiqué sur Facebook. En 2017, quelque 30 000 teufeurs se sont regroupés en toute illégalité à Pernay, non loin de Tours. Durant le Teknival, un festivalier est mort et près de 300 gendarmes, 80 pompiers, la Sécurité Civile et la Croix Rouge, ont fait le maximum pour sécuriser le site dans l’urgence.