TÉMOIGNAGES : ils ont décidé d'arrêter l'avion par conviction écologique

Alors que le bilan carbone des trajets en avion est vivement critiqué, certaines personnes ont décidé de renoncer au confort, à l'économie et à la rapidité du voyage en avion par conviction écologique.

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Après un été 2022 de tous les dangers, et alors que la COP 27 pour lutter contre le réchauffement climatique est sur le point de se terminer, le transport aérien est sur le banc des accusés. 

En effet, en 2019, le trafic aérien intérieur (y compris Outre-Mer et non-commercial) représentait 3,8% des émissions de CO2 du secteur des transports et 1,5 % des émissions totales de la France. Cela semble peu, et pourtant, c'est un des secteurs où il est le plus simple de faire des économies au vu des nombreuses alternatives possibles via les transports en commun et le covoiturage. Si certains ont fait le choix radical de l'action non-violente, d'autres préfèrent commencer par renoncer à ce mode de transport.

Maman je veux rater l'avion

Certains acceptent donc quelques sacrifices pour voyager autrement. C'est le cas de Isabelle Heurtaux, directrice d'une école de cinéma à Tours et de Léo*, chargé de communication à Orléans.

Ils ont tous les deux décider d'arrêter de prendre l'avion par conviction écologique. "Je voulais réduire mon empreinte carbone et arrêter de prendre l'avion est une des choses qui y participe le plus", révèle Isabelle Heurtaux.

"Le voyage vaut autant que la destination"

Un sacrifice pour elle, qui a énormément parcouru le monde dans sa vie et a trouvé de nouvelles façons de voyager. "Je voyage en bus, forcément le monde s'est rétréci", confie-t-elle à France 3. "Ça me fait changer de point de vue et je vais dans des endroits que je n'ai encore jamais vu. Surtout, le voyage vaut autant que la destination".

Quant à lui, Léo* a arrêté de prendre l'avion depuis un an et demi environ. "J'ai arrêté pour des questions d'émission de gaz à effet de serre, ce n'est pas tenable", analyse-t-il. "C'est un des postes les plus émissifs au niveau mondial et ça reste un secteur où l'on doit faire des efforts."

Encore étudiant il y a un an et demi, Léo* a dû faire un effort financier pour respecter ses convictions, tant les prix des billets d'avion sont abordables par rapport aux tarifs du train. "J'effectuais beaucoup de voyages entre le nord et sud de la France et je prenais l'avion pour des raisons économiques. Je trouve ça très perturbant : le choix le plus rationnel, finalement, c'est l'avion." Le choix écologique n'est pas le plus économique. 

Un sacrifice de temps et de confort

Sur des voyages en Europe, prendre le bus au lieu de l'avion nécessite une toute autre organisation. Isabelle Heurtaux l'affirme "je ne peux pas dormir, je suis assise pendant 8 à 10 heures. Par exemple pour aller en Suède, le trajet retour dure 31 heures pour revenir à Tours."

Pour elle, la décision de ne plus prendre l'avion entre dans une démarche globale. "Je ne mange plus de viande. Je n'achète que des vêtements de seconde main et je roule en voiture hybride pour mes trajets domicile-travail." Elle ajoute ensuite : "certaines personnes vont plus loin que moi, j'ai encore un peu de mal avec les toilettes sèches. Chacun fait ce qu'il peut"

"Il y a une vraie pression sociale à prendre l'avion"

Léo*, lui a privilégié d'autres recours pour des trajets plus courts : "je prends le train ou alors la voiture en covoiturage pour aller dans des endroits plus reculés". Des villes mal desservies par la gare d'Orléans comme Rennes, Rouen ou Lille, qui nécessitent de transiter par une gare parisienne.

Malgré ses convictions, il a dû reprendre l'avion il y a un an lors de vacances entre amis à l'étranger. Léo explique avoir cédé à la pression sociale, de groupe : "le choix de groupe d'amis s'est imposé à moi du fait que tout le monde décide de prendre l'avion, si on prend le train, on arrive trois jours après tout le monde. Il y a une vraie pression sociale à prendre l'avion plutôt qu'un autre moyen de transport donc j'ai cédé".

Un choix sous influence posant problème qui découle du prix bas des billets d'avion pour ce type de voyages par rapport aux prix très élevés du train par exemple.

Un sujet tabou

Pour le moment, c'est un choix personnel et un sujet compliqué à aborder avec ses proches. Léo se confronte souvent aux mêmes réponses : "on ne va pas s'empêcher de se faire plaisir [...] c'est vécu comme une contrainte, presque une atteinte à la liberté de consommer", explique t-il. 

Pendant ce temps-là, le Qatar, organisateur de la prochaine Coupe du Monde de football qui débute ce dimanche 20 novembre, a mis en place 160 vols par jour pour faire la navette en Doha et les pays voisins. Un avion toutes les dix minutes pour compenser le nombre d'hébergements trop faible pour accueillir tous les supporters.

À défaut d'être champion du monde de football, le Qatar a décroché le titre de plus gros émetteur de gaz à effet de serre par habitant avec près de 50 tonnes de dioxyde de carbone rejetées par habitant et par an

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