Emmêlé dans les suites judiciaires de la gifle infligée à son ancien directeur de cabinet, l'ancien président de la collectivité n'a plus de délégations au sein de la collectivité. Il reste à ce jour, conseiller communautaire.
C'était une question de temps. Depuis sa condamnation en seconde instance par la cour d'appel d'Orléans dans l'affaire de la gifle infligée à son ancien directeur de cabinet à la métropole, Wilfried Schwartz était sur un siège politique éjectable. Ce mardi 15 novembre, le président de la Métropole a annoncé que son vice-président se voyait retirer ses délégations, confirmant une information révélée par France 3 la veille.
Ce lundi 14 novembre, justement, le conseil de la Métropole de Tours s'est réuni et Wilfried Schwartz n'était pas là assis comme il aurait dû être à gauche du président, Frédéric Augis.
L'absence de Wilfried Schwartz
Outre les dossiers à étudier inscrits à l'ordre du jour, la rumeur persistait ces dernières heures. Les élus d'opposition allaient-ils tenter de pousser Wilfried Schwartz vers la sortie ? Selon eux, l'ancien maire de La Riche, condamné en appel mais qui s'est pourvu en cassation, ne pouvait moralement rester à la vice-président de la métropole.
Un vote "relatif à la clarification de Monsieur Wilfried Schwartz" devait donc se tenir, pour forcer l'ancien président, désormais seulement vice-président délégué aux mobilités, à quitter son poste et redevenir simple conseiller communautaire.
Finalement, le vote n'a pas eu lieu. Informé dans les dernières heures que son sort allait peut-être se jouer au conseil communautaire, Wilfried Schwartz aurait, selon les informations de France 3, menacé de porter plainte. Le vote n'a donc pas eu lieu, mais le retrait des délégations de Wilfried Schwartz a bien été décidé par la présidence, et officialisé ce 15 novembre.
La pression de l'opposition
Même si Wilfried Schwartz est toujours présumé innocent après son pourvoi en cassation déposé le 21 septembre dernier, la condamnation étant suspensive, les élus de gauche avaient jugé qu'il était urgent d'agir. Aussi, le groupe "Reconstruire Ensemble Notre Métropole" était prêt à solliciter, lors du conseil métropolitain, l'assemblée pour soumettre un vote de confiance à l'encontre de Wilfried Schwartz.
Opposés à la présidence actuelle emmenée par Frédéric Augis, même des élus de droite hésitaient à soutenir cette proposition venue de la gauche face à un politique de gauche. Cette volonté était notamment portée par des élus de Tours et Emmanuel Denis, les élus de Ballan-Miré ainsi que de Notre-Dame-D'Oé et son maire, Patrick Lefrançois. Finalement, ce vote n'a donc pas été enclenché.
"Un mode de management brutal"
Pour rappel, Wilfried Schwartz a été condamné en seconde instance pour la gifle infligée à l'encontre d'Albin Herbette, son ex directeur de cabinet, le 23 juin 2021 alors qu'il était président de la Métropole de Tours. La Cour d'Appel d'Orléans a confirmé la décision de la première instance prise à l'encontre de l'élu, mardi 20 septembre : six mois d'inéligibilité et une amende de 3000 €.
La cour d'appel est même allée plus loin, en motivant dans son arrêt les raisons pour lesquelles elle avait décidé de confirmer le jugement de première instance. Au delà de la gifle adressée à l’un de ses proches collaborateurs, l'ex-maire de La Riche aurait exercé un management insupportable.
Selon les informations recueillies par France 3, 54 agents (sur un peu plus de 200) ont d'ailleurs quitté la collectivité car "ils ne supportaient plus la façon de faire et l'autoritarisme de Wilfried Schwartz et de sa Directrice Générale des Services à la Riche, Ouassila Soum".
Le juge dans son arrêt précise que Wilfried Schwartz a exercé "un mode de management parfois brutal, empreint de sautes d’humeurs ou d’autoritarisme" et confirmé les six mois d’inéligibilité prononcés, suspendus depuis par le pourvoi.
Le tribunal a prononcé cette peine […] retenant une succession de comportements de la part de Monsieur Schwartz de nature à rompre la confiance des citoyens en la vie politique
Cour d'appel d'Orléans
Wilfried Schwartz reste néanmoins conseiller communautaire, conseiller départemental, conseiller municipal, président Syndicat des Mobilités de Touraine et vice-président du SIEL37, le syndicat d'énergie d'Indre-et-Loire.
Mise à jour
Suite à la publication de notre article, la Ville de la Riche a souhaité apporter des précisions. Selon les services municipaux, "le mandat de maire de monsieur Schwartz n'a fait l'objet d'aucun mouvement social local et aucune plainte n'a jamais été déposée", et "l'unique plainte déposée à l'encontre de madame Soum il y a trois ans a été classée sans suite".
En outre, le chiffre de 54 départs sur 200 agents n'est pas "problématique", car selon la mairie ces départs s'échelonnent sur une période de "sept ans". "Rapporté à la période considérée et au nombre total d'agents, cela constitue un ratio de mobilité externe de 3,6, très proche de la moyenne nationale pour l'État et les collectivités locales", affirme la mairie.