Capturé samedi 21 août dans un parc de Château-Renault (Indre-et-Loire), l'iguane vert, mal en point, est aujourd'hui pris en charge par le Muséum d'histoire naturelle de Tours. Tout laisse à penser qu'il a fait l'objet d'un trafic illégal d'espèces sauvages.
Tout a commencé samedi 21 août dernier. Les pompiers d’Indre-et-Loire reçoivent un appel insolite : un promeneur vient d’apercevoir un iguane près d’un ruisseau dans un parc situé à Château-Renault (Indre-et-Loire).
Si habituellement ces « Nouveaux animaux de compagnie » (NAC) sont capturés puis emmenés à la fourrière (si aucun propriétaire ne se manifeste, l’animal est pris en charge dans un refuge ou dans un parc zoologique), l’iguane vert de Château-Renault a quant à lui été confié au Muséum d’histoire naturelle de Tours en raison de son état de santé fragile.
Originaire d’Amérique du Sud, l’animal d’un mètre de long réside actuellement dans un vivarium au premier étage du musée. Retrouvé affamé ce weekend, l’iguane de deux ans a perdu beaucoup de muscle et souffre de malnutrition. Les équipes du Muséum l’accueilleront ainsi pendant quelque temps, le temps qu’il reprenne du poil de la bête.
La détention de NAC soumise à une réglementation stricte
Dépourvu de puce électronique au moment de sa capture, l’animal n’a pu être identifié, tout comme son propriétaire. Un vide administratif qui laisse à penser qu’il a fait l’objet d’un trafic illégal avant d’être abandonné samedi dernier.
Pourtant la législation française est claire. Si vous détenez moins de trois iguanes, vous avez l’obligation de les déclarer auprès de votre préfecture et de les marquer. Au-delà de ce nombre, il vous faut un certificat de capacité et une autorisation préfectorale.
En cas de non-respect de ces règles, les propriétaires de NAC s’exposent à de lourdes sanctions : “Certaines infractions sont qualifiées de contraventions de la cinquième classe. Dans ce cas l’amende peut s’élever à 1 500 euros. D’autres infractions sont considérées comme délictuelles : la peine maximale est alors de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende”, précise Ingrid Hollard, inspectrice de l’Environnement à l’Office Français de la Biodiversité.
Un trafic illégal répandu dans le monde
Aujourd’hui, le trafic d’espèces rares est l’une des activités illégales les plus répandues dans le monde. Chaque année, cette économie souterraine génère plus de 160 milliards d’euros. En France, les abandons de NAC sont de plus en plus fréquents. Ils concernent surtout les tortues terrestres et aquatiques.
Retrouvez notre reportage à ce sujet ci-dessous :