Tours : la Cité de la gastronomie enfin sur les rails ?

Lancée en 2015 à grands renforts de flonflons et labellisée par l’Unesco, la Cité internationale de la gastronomie de Tours était, depuis, retombée comme un soufflet. La mairie écologiste de Tours entend la relancer avec un ambitieux projet.

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La Villa Rabelais était retombée dans un profond sommeil. Plus rien ou presque ne se déroulait dans ce qui avait été conçu comme l’épicentre de la Cité internationale de la gastronomie, depuis la dissolution de l’association chargée jusqu’alors de la piloter. Des débuts chaotiques pour une idée formidable - et labellisée par l’Unesco : insérer la capitale tourangelle dans le réseau des Cités de la gastronomie, aux côtés de Lyon, Dijon et Paris-Rungis.

La nouvelle municipalité écologiste de Tours veut changer la donne et réveiller la belle endormie en lui offrant un rôle moteur dans sa politique de transition alimentaire. La Cité tourangelle ne s’appuiera plus seulement sur un seul site, mais sur trois « lieux-totem » distincts.

La villa Rabelais, maison des cultures gastronomiques

Le tout premier de ces lieux reste la Villa Rabelais. Centre culturel dédié à la gastronomie, lieu d’échange et de transmission des savoirs, cet ancien site de la faculté de Droit abritera notamment une nouvelle « médiathèque gourmande » forte d’un demi-millier d’ouvrages dédiés à l’art culinaire sous toutes ses formes. Des animations, aussi, qu’on nous promet nombreuses avec des rencontres d’auteurs et de grands chefs ou encore moultes dégustations liées à la gastronomie et au terroir.

Une nouvelle terrasse est prévue, donnant accès à un jardin aromatique ouvert au public.

La Villa continuera d’héberger les équipes de l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA), le pôle Alimentation de l’Université de Tours ainsi que le nouveau campus d’Excellence des patrimoines, des métiers d’art et du tourisme.

Les Halles : 2000 m2 pour valoriser les terroirs

Second site de cette Cité, les halles de Tours. Un lieu parfaitement identifié par les Tourangeaux, avec de vastes espaces toujours inoccupés à ce jour. Le rez-de-chaussée resterait utilisé par les commerçants, tandis que les trois étages du bâtiment seraient consacrés à diverses activités de valorisation des produits.

Sur près de 2000 m2, on pourrait ainsi voir proposés des ateliers de découverte des produits locaux, un incubateur de restaurants, un auditorium, un espace cave-dégustation ou encore une galerie d’expositions temporaires. Le potentiel semble en effet important. Pour la mairie, il s’agit d’ « un nouvel espace public à construire en concertation avec les Tourangeaux ».

Gastronomie « solidaire et inclusive » dans le quartier du Sanitas

Le troisième et dernier volet de cette structure trouvera sa place dans le quartier populaire du Sanitas. Il s’agit de former à la gastronomie des publics éloignés de l’emploi, de créer des espaces de cuisine participatifs, de « créer une gastronomie solidaire ». Des pourparlers seraient en cours avec le chef étoilé Thierry Marx pour installer dans ce quartier l’une de ses écoles « Cuisine mode d’emploi(s) », une structure d’insertion qui forme aux métiers de bouche des jeunes issus de quartiers sensibles.

Un festival cinéma et gastronomie

D’autres idées sont en préparation, comme la création de nouveaux « jardins gourmands et solidaires » en plusieurs points de la ville (ferme de la Milletière, île Aucard, mail David d’Angers, square Monod ou encore mairie des Fontaines). Des potagers à l’objectif tout à la fois pédagogique et social.

Un nouveau festival alliant cinéma et gastronomie pourrait également voir le jour. Un festival alliant les savoir-faire des cinémas Studios, de la Cinémathèque, de l’IEHCA et de l’association du Petit Monde.

De nombreuses idées, donc, pour donner corps à un projet plutôt ambitieux. Reste une inconnue, et non des moindres : impossible pour le moment d’obtenir le moindre chiffrage de l’opération, pas d’avantage sur son coût que sur son mode de financement. Emmanuel Denis, le maire de Tours, évoque un délai de six mois avant de pouvoir en établir le budget. Seule certitude, la Région Centre-Val de Loire se dit prête à y contribuer à hauteur de 1,2 millions d’euros.

 

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