L'équipe de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (IRBI), situé à Tours, se propose de capturer gratuitement et sans insecticide les frelons asiatiques nichés chez les particuliers. Un moyen pour les spécialistes d'étudier par la suite leurs comportements en laboratoire.
Être débarassé gratuitement et en toute sécurité d'un nid de frelons asiatiques ayant élu domicile chez vous ? Grâce à l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (IRBI), c'est possible. En effet, son équipe, constituée d'une dizaine de chercheurs dépendants de l'Université de Tours et du CNRS, se propose de venir déloger les nuisibles sans frais et sans utilisation de produits chimiques.
"L'objectif pour nous est de ramener les insectes vivants dans nos laboratoires, pour poursuivre nos analyses comportementales les concernant", indique Eric Darrouzet, enseignant-chercheur à l'IRBI. Un échange de bons procédés qui a vu le jour suite à l'arrivée en 2009 du frelon asiatique en Indre-et-Loire.
Plusieurs centaines de colonies en Indre-et-Loire
Originaire de Chine, ce frelon à pattes jaunes a été repéré pour la première en France en 2005, dans le Lot-et-Garonne : "Nous pensons que des reines endormies ont profité du déplacement d'un bateau de marchandises provenant de Shanghai pour ensuite envahir tout le territoire", précise le spécialiste.
Grâce à un environnement propice à leur développement, les colonies prospèrent aujourd'hui partout en Europe. En France, on en dénombre des dizaines de milliers, dont plusieurs centaines en Indre-et-Loire. La côte Atlantique reste la plus touchée, avec près de 6 000 colonies : "C'est paradisiaque pour eux, il y a de l'eau, il ne fait pas trop chaud, c'est le climat idéal", développe Eric Darrouzet.
Toujours en binôme et équipés de la tête aux pieds d'une combinaison de protection, les chercheurs de l'IRBI ont généralement besoin de plusieurs heures pour retirer en toute sécurité les nids de frelons asiatiques à l'aide de filets, de seaux et de grands sacs plastiques. "Il faut beaucoup de patience et de dextérité pour attraper les insectes en plein vol", raconte le spécialiste.
Des insectes souvent nichés sous les toits, dans les arbres voire même dans les buissons : "Dans ces cas-là c'est très compliqué puisque nous devons découper les branches et les vibrations excitent les frelons, qui de ce fait nous attaquent, explique Eric Darrouzet. Sinon en temps normal, ils ne sont pas foncièrement agressifs. S'ils piquent c'est pour défendre leur colonie", poursuit-il.
Si vous souhaitez que l'équipe de l'IRBI intervienne à votre domicile, envoyez une fiche de signalement à l’adresse frelonasiatiqueirbi@gmail.com, accompagnée d'une photo de l'insecte pour valider l'espèce de frelon.