C'est le lycée Choiseul de Tours qui remporte le premier prix national du concours Samuel Paty dans la catégorie "lycée". Un prix créé par l'Association des professeurs d'histoire-géographie pour honorer la mémoire de leur collègue Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020. Destiné aux élèves à partir du CM1 jusqu'à la terminale, le premier prix est remis aux lycéens de Choiseul ce 19 octobre, à la Sorbonne, à Paris.
La classe de première STD2A (Sciences et technologies du design et des arts appliqués) du lycée Choiseul de Tours a de quoi être fière. Non seulement elle remporte le premier prix du concours Samuel Paty mais l'APHG (Association des professeurs d'histoire-géographie) a invité les élèves à une visite du Sénat et du Panthéon avant de recevoir leur prix ce 19 octobre à la Sorbonne.
Et les lycéens de Choiseul, à Tours!! https://t.co/LQgz1zF4qA pic.twitter.com/AQjpIh7Nua
— APHG (@APHG_National) October 18, 2024
Visiter le Panthéon et le Sénat, "un bonus pour ces élèves", nous précise leur professeur, encadrant du projet, Stéphane Genêt. "Ce sont des élèves qui sont sensibles à toutes les questions de citoyenneté et qui aiment bien l'histoire. Donc ce sont des lieux qui leur parlent".
Visite pluvieuse, visite heureuse? Nos trois classes lauréates du prix Samuel Paty 2024 en visite au Panthéon cet après-midi : bravo à l’école des Bourguignons d’Ezanville, au collège Dangla d’Agen et au lycee Choiseul de Tours! 🥰 pic.twitter.com/nIhUXaaq7G
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"La laïcité à l'école : un principe pour se respecter ?"
"La laïcité à l'école : un principe pour se respecter ?", c'est le thème de cette troisième édition qui valorise des projets pédagogiques autour de l'Enseignement moral et civique (EMC). Un travail approfondi pour ces élèves de première, qui n'ont qu'1h30 d'EMC par quinzaine avec leur professeur encadrant, Stéphane Genêt, professeur d'histoire-géographie. Les trente-six élèves de cette classe ont choisi d'exprimer leur réflexion sur la laïcité à travers un défilé de mode intitulé "écholaïc"
Prix S Paty : le 1er prix va à une classe ST2A du lycée Choiseul de Tours qui a réalisé un défilé de mode (avec la conception des modeles) pic.twitter.com/dKBT4TwGSj
— François Jarraud (@frjarraud) October 19, 2024
Dès le début d'année, Stéphane Genêt a demandé à ses nouveaux élèves s'ils voulaient participer à ce projet.
Le concours Samuel Paty c'est quelque chose qui me parle. Comme tous les profs d'histoire-géo, j'étais particulièrement touché et ému par cet assassinat. Je voulais faire quelque chose, je ne croyais pas que ça irait aussi loin et je suis content que les élèves se soient emparés de ce sujet-la.
Stéphane Genêt, professeur encadrant de la classe lauréate du prix Samuel Paty
"C'était après un hommage à Samuel Paty et j'ai proposé un vote à la classe. Je ne voulais pas que ce soit un travail scolaire imposé. C'est quand même un prix qui a une dimension émotionnelle assez forte et une histoire. J'ai voulu les laisser libres d'accepter ou pas et ils ont décidé massivement de participer."
Un défilé "écholaïc"
Dans la démarche pédagogique du projet, le professeur a rappelé ce qu'était la laïcité, ses grands principes pour arriver à la charte de la laïcité à l'école. Un texte qui a accompagné les élèves tout au long de leur travail. " C'était vraiment de la gestion de projet", poursuit Stéphane Genêt. "L'actualité nous a aidés. C'était un moment où on parlait beaucoup de l'uniforme et des abayas. Les élèves ont fait le lien en disant que, finalement, ils pourraient prendre le vêtement, car c'est un élément important, surtout à l'adolescence. Ils voulaient montrer que la laïcité, c'est la liberté."
Le professeur ajoute : "Leurs vêtements tournent autour de l'idée de liberté. Ils sont blancs car c'est une couleur positive. Ils voulaient vraiment montrer quelque chose d'émancipateur."
"J'étais épaté de les voir travailler, ils ont tout fait eux-mêmes"
Les élèves qui ont élaboré le projet sont perçus comme très créatifs. Ils savent dessiner, coudre, ont créé les robes et cousu les habits. Les tenues sont réalisées à partir de matériaux de seconde main et écologiques. "J'étais épaté de les voir travailler, ils ont tout fait eux-mêmes, j'étais là pour rappeler les étapes, le planning, m'occuper des démarches administratives, mais globalement, ils ont fonctionné dans une très grande autonomie la plupart du temps", s'émerveille leur professeur.
"C'est une alchimie qui a très bien fonctionné depuis le début. Je me souviens d'un élève qui m'a dit à la fin du défilé : "Vous savez Monsieur, même si on ne gagne pas, c'était un très beau projet."