VIDÉO. Contre l'obsolescence programmée, la réparation : entre tendance économique et nécessité écologique

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La réparation : un phénomène de plus en plus important en France. Reportage en Indre-et-Loire. ©France télévisions

À l'occasion des journées de la réparation, ce week-end du 21 octobre, le ministre Christophe Béchu a annoncé une hausse du bonus réparation. Objectif : encourager les particuliers à faire réparer plutôt qu'à jeter. Un phénomène qui gagne, chaque année, de nouveaux adeptes.

Depuis le début des années 2000, entre conscience environnementale et pouvoir d'achat, l'obsolescence programmée est devenue une cible. Cette lutte contre l'obsolescence et la surconsommation s'est cristallisée ces 20, 21 et 22 octobre, à l'occasion des journées de la réparation, premières du nom.

Concrètement, des animations et de la sensibilisation ont eu lieu un peu partout en France pour conquérir de nouveaux adeptes. C'était le cas à Saint-Etienne-de-Chigny, où le Repair Café de Tours a réuni des bénévoles venus d'Indre-et-Loire, de Blois et de Tours. De la petite télécommande d'alarme au téléviseur, une cinquantaine de personnes ont apporté, samedi, leurs équipements et objets défectueux.

Depuis 10 ans, des tonnes d'électroménager réparées

"Au minimum, j'obtiens une information, et au maximum, une réparation", explique Philippe Keufterian, venu avec son torréfacteur en panne. Cette fois-ci, il devra se contenter d'un diagnostic, le réparateur bénévole n'a pas la bonne pièce, un peu trop "spécifique". "J'ai déjà fait la moitié du chemin", se réjouit malgré tout le visiteur, louant "l'aspect solidaire, le cercle vertueux" que représente ce genre d'initiatives.

En moyenne, les bénévoles du Repair Café Tours parviennent à réparer "entre 40 et 50% des équipements" qu'on leur apporte, assure Antoine Després, président de l'association vieille de 10 ans. Selon lui, "grâce aux réseaux sociaux, aux médias, au bouche-à-oreille et à la volonté de lutter contre le gaspillage", la mobilisation des particuliers est "de plus en plus importante". À la fois en tant que consommateurs souhaitant une réparation, mais aussi en tant que bénévoles disponibles pour faire un petit peu de bricolage.

Et le phénomène ne devrait pas se calmer. La loi antigaspillage a ainsi créé un dispositif : le bonus réparation. Lancé en décembre 2022, ce dernier permet de bénéficier d'une déduction sur la facture de réparation. Ce vendredi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé le renforcement de ce dispositif, qui devrait être "simplifié, élargi et augmenté" à partir du 1er janvier.

Dans les faits, le nombre de produits éligibles au bonus passera de 49 à 73, les appareils cassés accidentellement devraient être concernés par le bonus, dont le montant devrait augmenter de 5 euros sur "plus d'une vingtaine de produits", et doubler pour le gros électroménager (lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, téléviseur et aspirateur).

Doublement de l'activité dans deux ans

Côté grandes marques, on a senti le vent tourner. En 2022, le service après-vente Fnac-Dart de Tours-Nord s'est délocalisé à Saint-Pierre-des-Corps, dans des locaux de 8 000 mètres carrés. 102 personnes y travaillent à la réparation d'équipements, vendus dans 250 magasins de tout l'ouest de la France, soit 160 000 interventions. Le taux de réparation y est de 85%, soutient la direction.

Pour pallier les futurs besoins de main-d’œuvre, l'atelier sert aussi de centre de formation. "On recrute, on forme sur place avec une académie interne, avec alternance en CFA et à l'atelier sur un an, et souvent on embauche ceux qu'on a formés", affirme Sandrine Regrain, coresponsable de l'atelier.

Ce week-end, le centre SAV de Saint-Pierre organisait ses portes ouvertes. Pour sensibiliser les consommateurs, et faire venir de potentiels candidats. Selon Frédéric Girard, directeur du centre, "beaucoup sont venus se renseigner sur la nouvelle formation qu'on va mettre en place pour un an en novembre, pour sept personnes". De la formation indispensable, face à la "très grande difficulté" de recruter du secteur.

Et pourtant, il est porteur. D'ici à 2025, la direction de l'atelier prévoit un quasi-doublement de son activité.

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