Le gouvernement a annoncé vendredi 20 octobre de nouvelles mesures afin d'inciter les particuliers à réparer leur électroménager grâce au "bonus réparation" mais aussi à la filière des réparateurs accrédités, comme le réseau associatif Envie et ses 53 sites partout France, afin de favoriser la durabilité et la réduction des déchets.
Chaque jour, des dizaines d'appareils électroménagers arrivent sur le site de l'association Envie spécialisé dans les réparations à Toulouse (Haute-Garonne). Ce sont de vieilles machines récupérées auprès des clients par la grande distribution. Dans ces locaux, on leur donne une nouvelle vie. Elles seront réparées et reconditionnées. Dans le cas contraire, les pièces seront conservées.
"Avec le recyclage, j'ai beaucoup de pièces détachées, explique Rafik Fritz, technicien réparateur Envie J'essaie de m'organiser pour stocker des vieilles pièces qui ne se produisent plus, parce que les fournisseurs ne produisent plus ces machines-là. Ça fait que nous, on s'oriente, on met des pièces d'occasion pour ne pas qu'on puisse trouver des pièces qui ne se faisaient plus sur ces machines-là."
Un coût environnemental important
Envie est un réseau associatif français possédant 53 sites en France. Les salariés, pour la plupart en insertion professionnelle, participent à la transition écologique et énergétique en augmentant la durée de vie des machines. "Racheter un appareil neuf par rapport à aller vers la réparation, déjà, ça a quand même un coût environnemental important, puisque produire un appareil électroménager, ça coûte quand même cher en termes de matières premières nécessaires.On dit que c'est l'équivalent d'un aller-retour en avion Paris-Toulouse pour produire une machine à laver." assure Agathe Freyche, Directrice Envie Toulouse
Chez Envie, on peut aussi faire réparer son électroménager. Acheter neuf devient de plus en plus difficile. Pour Kenza Bellebia, conseillère Service Après Vente Envie Toulouse, "La plupart du temps, moi, ce qu'on me dit, c'est que ça ne vaut pas le prix d'un nouvel appareil à racheter, que pour eux, maintenant, tout est cher au niveau des nouveaux appareils qui sortent dans les grandes enseignes. Ils préfèrent venir faire réparer."
Une réalité d'autant plus présente durant cette période d'inflation. Et pourtant, seulement 36% des citoyens font réparer leurs objets. Pour les inciter à ne plus jeter, l'État a mis en place un bonus réparation.
Un nouveau bonus réparation
Ce bonus réparation, visant donc à inciter les particuliers à faire réparer leurs produits défectueux plutôt qu'en acheter des neufs, va être "simplifié, élargi et augmenté" dès le 1er janvier, a annoncé vendredi 20 octobre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
Voici les principales mesures :
- Augmentation du nombre de réparateurs accrédités. Le nombre de réparateurs accrédités, actuellement 4 300, sera doublé l'année prochaine. De plus, les réparations à distance seront incluses dans le dispositif du bonus réparation.
- Augmentation du nombre de produits éligibles. Le nombre de produits éligibles au bonus réparation sera également élargi avec l'ajout de 24 nouveaux produits, portant le total à 73. De plus, le critère de "casse accidentelle" deviendra progressivement éligible pour certaines réparations, comme un écran de smartphone ou une poignée de lave-linge.
- Augmentation du montant du bonnus. Le bonus réparation permettra une réduction de 25 euros sur la facture du consommateur pour la réparation d'un écran de smartphone cassé. De plus, le bonus sera augmenté de cinq euros pour plus d'une vingtaine de produits et doublé pour cinq autres catégories de produits : lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, téléviseurs et aspirateurs.
- Incitation à l'utilisation de pièces recyclées. De manière à encourager l'utilisation de pièces issues de l'économie circulaire, le bonus sera majoré de 20% lorsque de telles pièces sont utilisées pour la réparation.
Le gouvernement veut également inciter les constructeurs à produire des machines "réparables". Ces derniers bénéficieront d'un bonus de 10 à 40 euros à déduire sur leur prix d'achat, tandis que les "non-réparables" seront soumis à un malus du même montant ajouté à la facture. Une "note de réparabilité" sur une échelle de 10 sera attribuée à une large gamme de produits, et la liste de ces produits sera établie lors d'une consultation qui sera lancée prochainement.