Le Premier ministre a rencontré des agriculteurs d'Indre-et-Loire ce dimanche 28 janvier. Dès son arrivée, il a été sèchement interpellé par la présidente de la FNSEA du département.
C'est une visite sous pression pour Gabriel Attal. Le Premier ministre s'est rendu en Indre-et-Loire ce dimanche 28 décembre pour tenter d'apaiser la colère des agriculteurs à la veille d'une semaine sous haute tension.
Dès son arrivée, le ton est donné. Frédérique Alexandre, agricultrice et présidente de la FNSEA 37 interpelle Gabriel Attal : "Si vous n'étiez pas venu, le département serait à feu et à sang", lâche-t-elle. "Bon, c'est bien que je sois là", lui rétorque le Premier ministre avec le sourire. "Je ne suis pas sûr que ça me fasse rire Monsieur Attal".
« Je ne suis pas sûre que ça me fasse rire, Monsieur Attal » : quand la présidente de FDSEA d’Indre-et-Loire répond au Premier ministre @GabrielAttal, en déplacement dans une exploitation ce dimanche matin #AgriculteursEnColere
— France 3 Centre-Val de Loire (@F3Centre) January 28, 2024
(Dans « Dimanche en Politique ») pic.twitter.com/gAVfqZoAt4
"Ils en sont au point de rupture"
L'échange a fait réagir sur les réseaux sociaux mais également sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire dans notre émission Dimanche en Politique.
"Les responsables syndicaux ont une responsabilité lourde sur leurs épaules. Il ne faut pas oublier qu'ils ne font pas ça de gaieté de cœur", analyse Pascal Bioulac, maire de Lamotte-Beuvron et Vice-Président du conseil départemental du Loir-et-Cher. "S'ils en sont là, c'est qu'ils en sont au point de rupture".
Ça fait 25 ans que je suis agricultrice, je n'ai jamais rencontré les problèmes que j'ai aujourd'hui.
Frédérique Alexandre, agricultrice et présidente de la FNSEA 37
Peu après son échange tendu avec la présidente de la FNSEA 37, l'ambiance s'est apaisée. Gabriel Attal a réaffirmé son "soutien" aux agriculteurs en rappelant les mesures qu'il a déjà annoncées le 26 janvier dernier. "Il faut prendre une nouvelle direction pour l'agriculture française", a-t-il également vanté.
"Aujourd'hui, on y croit plus"
Les arguments n'ont pas convaincu Geneviève de Brach, présidente de la coordination rurale en Centre-Val de Loire et éleveuse de bovins à Saint-Hilaire-de-Court dans le Cher. "Pourquoi ils ne l'ont pas fait avant ? Ils avaient tout le temps", s'agace-t-elle. "Aujourd'hui, on y croit plus. Ce qu'on veut c'est moins de normes, moins de transpositions, un revenu, des prix stables. Il n'est plus admissible d'avoir un suicide par jour".
Sur ces revendications, le Premier ministre a assuré que de nouvelles mesures seraient annoncées dans les prochains jours, mais sans pour autant les détailler.