Agriculteurs en colère : vers une semaine sous tension ? "On va entrer dans le dur du mouvement"

Déçus par les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, les agriculteurs vont poursuivre la mobilisation et se disent prêts à durcir le mouvement.

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"C'est une toute petite mise en bouche", résume Gabriel Beaulieu, le président du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) du Loiret. Comme la plupart de ses collègues, il est resté sur sa faim après les annonces du Premier ministre. "Je dirais qu'il y a 20% des mesures qui sont de vraies avancées", critique-t-il.

En déplacement ce vendredi 26 janvier à Montastruc-de-Salies, en Haute-Garonne, Gabriel Attal a pourtant assuré que la colère des agriculteurs a été reçue "cinq sur cinq". Pour répondre aux revendications, le Premier ministre a annoncé la simplification des normes, le respect des lois Egalim, l'accélération du versement des aides ou encore des mesures sur le gazole non routier (GNR).

Mesures insuffisantes, selon les syndicats

"Il y a certes des avancées, notamment sur le versement des aides", reconnaît Gabriel Beaulieu, qui cultive divers produits comme la cerise, l'asperge, et plusieurs céréales dans le Loiret. "Mais il y a d'autres choses à faire, en particulier sur les normes franco-françaises ou l'aide à l'installation des nouveaux exploitants", liste-t-il.

Le discours est sensiblement identique du côté d'Etienne Gangneron, éleveur à Bourges et vice-président de la FNSEA : "C'est un début intéressant, mais incomplet au regard des gros sujets en attente. Il y a des réponses dans l'urgence, mais pas assez d'engagements sur le moyen terme".

Le calme avant la tempête ?

Si le mouvement semble se calmer ce samedi 27 janvier, la semaine prochaine pourrait s'avérer brûlante. Les principaux syndicats ont incité ses membres présents sur les barrages à quitter les lieux pendant le week-end afin de se ressourcer avant une nouvelle mobilisation. "Nous avons tous du travail dans nos fermes", explique Gabriel Beaulieu.

Mais selon le président, ce n'est que partie remise. Son syndicat appelle d'ailleurs à bloquer la capitale, le 29 janvier. "Il y aura le soutien d'agriculteurs de plusieurs régions autour de Paris et nous prévoyons également des actions dans le Loiret", détaille-t-il.

Ce samedi 27 janvier, la coordination rurale du Lot-et-Garonne appelle à converger vers la capitale pour bloquer le marché de Rungis, le plus grand marché de produits agricoles au monde.

Situation inextricable

La situation semble extrêmement complexe tant pour la FNSEA que pour le gouvernement. Dépassé par le début inattendu du mouvement, Arnaud Rousseau, le président du syndicat a été critiqué pour sa proximité apparente avec le pouvoir, suscitant des réserves parmi les agriculteurs.

Vendredi soir, il a dû rassurer ses membres en appelant à poursuivre la mobilisation malgré les concessions importantes du gouvernement. "C'est toujours plus facile de commencer un mouvement que de l'arrêter", explique Etienne Gangneron, le vice-président de la FNSEA.

Nous avons plusieurs lignes rouges, notamment sur les normes qui pourrissent le quotidien des agriculteurs, mais aussi sur la possibilité des associations d'attaquer tous les nouveaux projets agricoles.

Etienne Gangneron, vice-président de la FNSEA, éleveur à Bourges

Le gouvernement, avec Gabriel Attal en première ligne, a déjà renoncé à certaines mesures, comme l'augmentation de la taxe sur les carburants agricoles. Il pourrait céder à d'autres assouplissements écologiques, mais au risque de compromettre son image déjà fragile sur le sujet, alors même que les annonces de vendredi ont déjà suscité l'opposition des défenseurs de l'environnement.

La crainte de débordements

Dans cette situation, le bras de fer s'annonce tendu. Jusque-là, le gouvernement a fait preuve d'une souplesse inattendue face à la contestation des agriculteurs, justifiant même certaines dégradations. "On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS", a par exemple indiqué Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, provoquant l'effarement d'une partie de la classe politique et des syndicats.

"C'est vrai que pour le moment, les manifestations ont pu se dérouler dans de bonnes conditions. Là, on arrive dans une période plus compliquée. On va entrer dans le dur du mouvement", analyse Etienne Gangneron. Mais désormais, alors que le gouvernement a lâché du lest, comment va-t-il se comporter face à une possible radicalisation du mouvement ?

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