L'usine Alvance Wheels de Diors, dans l'Indre, attendait de longue date la confirmation d'un repreneur. Un nouveau pas en avant a été accompli ce mardi 25 janvier après une ultime audience au tribunal de commerce de Paris : Saint-Jean Industries devrait reprendre le site, à la seule condition d'un accord de la Commission européenne.
Un début de confusion a marqué la fin d'après-midi ce mardi 25 janvier. Alors que les syndicats d'Alvance Wheels présents à l'ultime audience du tribunal de commerce de Paris évoquent une "mise en délibéré" du jugement, le ministère de l'Industrie a annoncé officiellement la reprise prochaine de l'usine par Emilio Di Serio, patron de Saint-Jean Industries.
Un plan à environ soixante millions d'euros
"Il s'agit de la procédure habituelle", précise-t-on au ministère. Si l'audience a bien confirmé la reprise des actifs et de 166 salariés par Saint-Jean Industries, il reste une condition à lever : l'accord, sous la forme d'une "lettre de confort" de la Commission européenne sur le schéma de financement du projet, qui fait appel à une forte proportion de fonds publics. Le jugement définitif avec un plan de cession pourrait donc bien avoir lieu dès le début de la semaine prochaine.
Le projet total se monte à "une soixantaine de millions d'euros", précise le ministère, qui ajoute que 43 millions seront consacrés à l'investissement, entre autres dans un projet d'automatisation du site. L'État va financer cet investissement à hauteur de 10 millions d'euros via France Relance et d'un prêt de 30 millions d'euros à la société. La région Centre-Val de Loire s'est, quant à elle, engagée à hauteur de 5 millions d'euros dans le projet. Enfin, le fonds "avenir automobile", co-financé par les constructeurs Renault et Stellantis, l’Etat et BPI France, participera avec 7 millions d'euros. Renault et Stellantis se sont quant à eux engagés sur des volumes de commandes à l'usine en 2022 et 2023.
Du côté des syndicats, on ne vent pas la peau de l'ours. "Cela fait des mois que la décision finale est repoussée à chaque fois", redoute Antony Babarczi, de la CGT. Certains ne comprennent pas non plus pourquoi Saint-Jean ne reprend pas l'intégralité des quelque 280 salariés, alors que la société prévoit d'embaucher à nouveau pour faire grossir le site d'ici quelques années. "D'après une expertise qu'on a commandé à un cabinet et fait envoyer à Saint-Jean Industries, ça leur coûterait 1,9 millions d'euros par an sur trois ans de garder tous les effectifs", avance Antony Babarczi. "Avec toutes les subventions et prêts qui sont prévus, je pense qu'ils peuvent se le permettre."
Fleuron de l'industrie automobile et dernier fabricant de jantes alu, Alvance entre en tout cas dans la dernière ligne droite d'une longue épreuve.