BD. "L'ours de Ceaucescu" d'Aurélien Ducoudray nous replonge dans l'histoire de la Roumanie des années 80

Sorti en avril dernier, la dernière BD du castelroussin Aurélien Ducoudray, "L'ours de Ceaucescu" a retenu notre attention.

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Sept personnages, sept histoires très différentes : celle d'une petite fille bafouée par une maîtresse voleuse, d'un jeune homme qui tente d'entrer dans la Securitate, d'une machine à écrire folle ou encore celle des chasseurs d'ours au service du Conducator, Nicolae Ceaucescu...

Au départ, le lecteur ne comprend pas où Aurélien Ducoudray veut en venir, mais la plume alerte du scénariste berrichon sait où nous emmener. Bien-sûr que tout va se rejoindre à un moment ; "L'Ours de Ceaucescu" est une sorte de récit chorale, tout s'imbrique à un moment, mais ne divulgachons pas.

Qui est Aurélien Ducoudray ?

On ne présente plus Aurélien Ducoudray dans la région, ancien reporter devenu scénariste pour mieux explorer l'actualité, il a pris le parti de faire de la fiction, il y a plus de 10 ans. Il garde pourtant les réflexes journalistiques. Avec cette BD, il aborde un thème qui lui est cher : "j'ai toujours été attiré par les pays de l'Est. J'y ai beaucoup voyagé et j'ai glané des petites histoires depuis mon début de carrière. Et en plus, j'ai une admiration folle pour un grand photoreporter Josef Koudelka . Et il y a tout l'univers d'Émir Kusturica : les chants, la folie, les mariages ubuesques du  "Temps des gitans", bref tout au long de ma vie, j'ai amassé des bribes pour un jour faire cet album, "l'Ours de Ceaucescu". Mais je ne savais pas comment l'écrire."

Les éditeurs n'aiment pas les histoires courtes, ils voulaient que tout arrive au même héros et c'était beaucoup pour une même personne. Et puis un jour un éditeur m'a donné la clef pour que tout soit cohérent.

Aurélien Ducoudray

À Angoulême, il y a 3 ans, ce même éditeur lui fait rencontrer Gaël Henry, un jeune dessinateur toulousain et le courant passe immédiatement. Lui aussi, aime voyager et il apporte sa patte à l'album : un graphisme ultra expressif ; quand les personnages sont mécontents, cela se voit ! 

Aurélien apprécie : "j'adore cette outrance, pas au cinéma, mais avec les dessins, c'est démultiplié, et ça marche. Je me serai sabordé avec un dessin réaliste. Additionné aux détails apportés par Cyprian, un ami roumain, c'est juste et je peux amener de l'émotion. Il est formidable Cyprian, un jour, j'ai eu besoin du nom d'un dessin animé qu'une petite fille aurait vu il y a 30 ans, je lui pose la question et immédiatement, j'ai la réponse ! Le vécu est primordial ; c'est ce qui magnifie la fiction ..."

Aurélien a toujours besoin d'une base documentaire : "souvent l'idée de départ part d'un article, ensuite je me documente énormément car le sujet me touche mais j'aime bien tricher quand j'étais journaliste je n'avais pas le droit, là c'est possible et c'est super."

J'ai été marqué par ces épisodes de l'hiver 89, en Roumanie ; j'étais chez mes grands parents, scotché à la TV. C' était comme un film, il y avait tous les combats...dehors, les gens qui crient, car ils ne sont pas contents, je me rappelle d'un suspens, une Dacia rouge, non, noire en fait, on a vu le couple de dictateurs mais ce n'était pas eux … puis un hélicoptère décoller, c'était incroyable ... Je me demande si le monde entier ne s'est pas demandé quel super feuilleton, c'est !

Aurélien

Dans la BD, le lecteur s'attache aux personnages dès les premières pages : des gens que l’on droguait pour les kidnapper en Roumanie, il y en a eu beaucoup. Et l'histoire de l'ours est fantastique. Nicolae Ceaucescu était considéré comme le plus grand chasseur, tous les quinze jours, il tuait des ours. 

Alors à la fin, faute d'animaux, il devait s'approvisionner dans des pays limitrophes. Aurélien affirme "Ceaucescu était vraiment un mauvais tireur et il lui fallait des tireurs d'élite pour faire le boulot, pour moi, c'est la une belle métaphore de la Roumanie de cette époque-là. Même le Chef de l'état a besoin de quelqu'un derrière lui !".


"L'Ours de Ceaucescu" est une jolie parabole socio-historique sur la Roumanie des années 1980. Un album osé, sarcastique et cruellement bien mené.

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