Châteauroux veut attirer les gigafactories de batteries électriques

Une nouvelle zone d'activité accueillant des entreprises va bientôt voir le jour à une dizaine de kilomètres de Châteauroux, à Etrechet. Le Maire (divers droite) de Châteauroux, Gil Avérous, espère voir s'installer parmi ces nouvelles entreprises, une usine de batteries électriques.

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C'est un secteur porteur et Gil Avérous, maire de Châteauroux et Président de la communauté d'agglomération, l'a bien compris. Sur la zone d'activité d'Ozans qui devrait accueillir ses premières entreprises au printemps 2025, Gil Avérous voudrait attirer des gigafactories de batteries électriques. Comprendre ici, des usines géantes de batteries pour véhicules électriques.

2000 postes en danger à Châteauroux dans l'automobile

Pour le maire de Châteauroux, c'est l'avenir de la filière automobile qui est en jeu. "Notre savoir-faire historique sur l'agglomération de Châteauroux, c'est l'automobile. Il y a donc un enjeu de reconversion de personnels", appuie Gil Avérous.

Aujourd'hui le secteur vit une révolution avec le passage au tout électrique alors que nous étions plutôt spécialisés dans le thermique avec des fonderies, des pièces de véhicules essence et diesel.

Gil Avérous, maire de Châteauroux

2000 postes sont ainsi en danger sur l'agglomération de Châteauroux. Gil Avérous entend donc s'appuyer sur les aides de l'État, très incitatives à la réindustrialisation, pour muscler les réseaux électriques afin de pouvoir accueillir des gigafactories de batteries électriques.

En effet, l'État ajoutera aux 15 millions d'euros déjà investis par l'agglomération de Châteauroux, 450 millions d'euros pour l'ensemble des cinq sites retenus. "Il y a une enveloppe nationale et ceux qui auront besoin de piocher dedans pour tirer des réseaux, pour faire des fouilles archéologiques ou autre, pourront en bénéficier. Mais il n'y aura pas une répartition égale entre les sites", précise Gil Avérous. Un budget qui doit permettre aux communautés de commune de réaliser notamment des travaux de voiries. "L’enjeu est de ramener une nouvelle ligne à haute tension entre le barrage d'Éguzon et Marmagne qui passerait à proximité d’Ozans", précise Gil Avérous.

Le maire espère ainsi que ces entreprises recruteront du personnel chez les sous-traitants automobiles déjà présents sur le territoire, mais qui sont au plus mal. C'est le cas d'Impériales Wheels (ex Alvance Wheels), le dernier fabricant français de jantes basé à Châteauroux qui vient à nouveau d'être placé en redressement judiciaire, deux ans seulement après sa reprise et un renflouement d'environ 45 millions d'euros.

Des aides de l'État pour réindustrialiser Châteauroux

Pour favoriser l'installation de nouvelles entreprises, le gouvernement a lancé des sites "clés en main", avec cinq parcelles immédiatement opérationnelle pour accueillir des entreprises.  Les 330 hectares commercialisables d'Ozans en font partie.

Que faut-il comprendre par "clé en main" ? Des facilités d'installations pour les entreprises. Par exemple, toutes les études techniques et environnementales auront été faites au préalable et les démarches administratives et réglementaires seront accélérées, permettant de réduire de moitié le temps d'installation d'une entreprise (environ 18 mois en moyenne en temps normal).

Et Châteauroux a un avantage de taille avec cette Zone d'Ozans, elle ne fait pas partie des sites concernés par la loi "zéro artificialisation nette", un objectif gouvernemental qui vise à réduire l'étalement urbain pour préserver des zones naturelles. "Avec cette politique, il ne se créera plus de nouvelles zones d'activités. Donc nous ne prenons pas de risques à faire monter en gamme une zone comme la nôtre", souligne Gil Avérous.

La "Vallée de la batterie" en concurrence ?

Châteauroux devra toutefois composer avec la concurrence de la création d'une "Vallée de la batterie" dans le Nord de la France. "On a déjà travaillé sur des dossiers comme Verkor qui s'est installé à Dunkerque. On a fini dans les trois derniers sites en concurrence. Mais il y a eu une volonté du gouvernement de faire une vallée de la batterie concentrée dans les Hauts-de-France". 

Mais le maire de Châteauroux se veut rassurant : "Des unités de production de batteries, nous en aurons besoin de beaucoup plus. Et il va falloir qu'il y en ait un peu partout sur le territoire national, que ce soit en termes de disponibilité de main-d'œuvre, mais aussi de sous-traitance". Pour Gil Avérous, la création de cette Vallée de la batterie n'est donc pas incompatible avec l'installation d'une gigafactory à Châteauroux.

Les voitures électriques, véritable secteur d'avenir ?

Mais est-ce là réellement un secteur d'avenir sur lequel mise Châteauroux ? Selon de récentes études, les intentions d'achat de véhicules électriques stagnent en Europe. Seulement 9% des Français interrogés choisiraient une voiture électrique pour leur prochain véhicule. Parmi les freins pour passer à l'électrique, il y a le prix d'achat, mais aussi la durée d'autonomie des batteries.

Le maire de Châteauroux fait pourtant le pari de la transition vers l'électrique, mais voit aussi un second secteur d'activité qui pourrait se dessiner sur la Zone d'Ozans.

On peut aussi travailler sur le recyclage des batteries qui vont arriver en fin de vie et il va y en avoir de plus en plus. Il va donc y avoir un vrai marché, qui est moins gourmand en électricité que la production de batterie.

Gil Avérous

Avec l'installation d'une gigafactory, mais aussi d'entreprises de logistiques ou l'arrivée annoncée de Soprema, spécialisé dans l'étanchéité et les systèmes de couverture en aluminium sur la zone d'Ozans, Gil Avérous espère la création de 3000 à 5000 nouveaux emplois pour le territoire dans les cinq ans à venir.

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