Comprendre les réalités de chacun pour mieux s'apprivoiser. C'est tout l'objectif de la fédération familles rurales. Elle organisait ce dimanche 17 mars une journée autour de l'aide à domicile et des personnes âgées dans l'Indre.
Christine Jardel, aide à domicile, porte de drôles de lunettes. Celles-là ne sont pas faites pour mieux voir, bien au contraire : "elles vont réduire la vision" explique Rose Tremblais. La jeune femme l'équipe aussi de genouillères pour se baisser moins facilement, d'une minerve et d'un gilet lesté pour avoir le dos courbé.
De quoi ressentir les mêmes difficultés qu'une personne âgée lorsqu'elle doit se mouvoir. Ce dimanche 17 mars, la fédération familles rurales organisait une journée de promotion du métier d'aide à domicile à Vatan.
Le parcours du combattant pour ... Ramasser un stylo
Au moment de réaliser un parcours d'obstacles, la démarche de Christine est hésitante. Elle peine à lever les jambes ou encore ramasser un stylo au sol. Une fois l'expérience terminée, elle raconte : "on se sent déséquilibrée et lourde, je comprends mieux pourquoi elles marchent lentement". Dans la salle des fêtes de la commune plusieurs ateliers sont organisés. Une sorte de vis ma vie, pour faire comprendre le quotidien des personnes âgées, mais aussi de leurs aides à domicile.
C'est un métier exigeant, on intervient 7j/7, avec de grosses amplitudes horaires puisqu'il faut souvent venir matin, midi et soir. Les personnes n'ont pas envie d'être levées à 11h et couchées à 15h, ce qui est normal.
Sarah Etiève, directrice de la fédération familles rurales de l'Indre
Ménage, repassage, sortir faire les courses, prendre les repas, se doucher, tout devient plus compliqué lorsque l’on vieillit. C'est là qu'interviennent les 1 100 aides à domicile qui œuvrent dans l'Indre. Pour certaines, elles sont le seul visage que voient les personnes âgées dans la journée "nous avons des personnes qui sont très isolées" explique Sarah Etiève, directrice de la fédération familles rurales de l'Indre.
Population vieillissante et peu de candidatures
"On a une population vieillissante dans l'Indre et une population active qui n'est pas forcément en grand nombre. Donc c'est compliqué de trouver et recruter des aides à domicile" poursuit Sarah Etiève. "La plupart du temps, les gens veulent rester à domicile donc on essaie de mettre en place l'étayage nécessaire pour que cela puisse se faire".
"C'est un métier qui n'est pas forcément reconnu financièrement", pour autant Sarah Etiève n'imagine pas augmenter le prix de ses prestations "une partie reste à la charge des personnes prises en charge, si le coût augmente, certaines ne pourraient plus faire face financièrement".
Dans l'Indre, les services sont uniquement portés par des associations. 800 000 heures par an de travail en tout, principalement financées par le conseil départemental.
On est toujours un peu tiraillés entre les attentes et les besoins des personnes aidées, et les conditions de travail des aides soignantes.
Sarah Etiève, directrice de la fédération familles rurales de l'Indre
"Le fait d'avoir des difficultés à recruter complique encore les choses" explique Sarah Etiève. Rester chez soi, c'est garder ses repères. La réalité est aussi économique : faire appel à des aides à domicile reste moins cher que de vivre en EHPAD.