JO Paris 2024. "C'est quoi ce public en délire ?", même loin de Paris, Châteauroux ravit les sportifs du tir

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Les tireurs n'ont pas pu profité de l'effervescence de Paris pendant ces Jeux olympiques, contraints de rester à Châteauroux. Mais l'ambiance du public castelroussin et la qualité des équipements sportifs ont fini de convaindre les plus sceptiques.

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Loin des fastes du Grand Palais et de Versailles, ou de l'ambiance endiablée du village olympique, Châteauroux a offert un écrin aux épreuves de tir sportif. Et a participé, à son échelle, à la fièvre des Jeux olympiques de Paris 2024, même loin de Paris. Ce samedi 3 août, la première médaille française au tir de ces JO y a été remportée par Camille Jedrzejewski, en argent.

"Le fait que le tir se tienne à Châteauroux et pas dans la ville hôte olympique était une première et j'espère une dernière", a pesté auprès de l'AFP Luciano Rossi, président de la Fédération internationale de tir sportif (ISSF). Pourtant, à deux jours de la fin des épreuves, l'Italien a bien dû le reconnaître : même à 250 km de l'effervescence parisienne, tout "s'est très bien passé et je suis très heureux".

"C'est la folie !"

"Je ne vais pas mentir, quand on a appris que l'épreuve des tirs aux JO n'aurait pas lieu à Paris, on a été un peu déçus", a aussi reconnu Vincent Hancock, médaille d'or au skeet masculin, son quatrième titre en cinq Jeux. "Mais, quand on est venu ici, qu'on a vu les installations, qu'on a rencontré les gens, cela a été incroyable et on s'est senti très bien accueillis. On est très heureux et super reconnaissants pour tous ceux qui ont rendu cela formidable", a-t-il ajouté.

"Cela aurait été sympa d'être à Paris et dans le grand village avec les autres athlètes, mais c'est plus proche de ce qu'on connaîtra dans les autres compétitions internationales", a aussi estimé la Hongroise Veronika Major, "bronzée" au pistolet à 25 mètres. La championne olympique coréenne Yang Jiin a même trouvé "plus facile de se concentrer sur [sa] performance" depuis dans la capitale de l'Indre.

Qu'ils aient été motivés ou intimidés, les tireurs français ont souvent évoqué l'ambiance inhabituellement chaude dans les travées du Centre national du tir sportif (CNTS) de Déols. Le skeeter Éric Delaunay assure ne pas avoir eu "l'impression" d'être "loin du public parisien" :

Personne ne s'attendait à ça, moi le premier, ni même les autres tireurs, entraîneurs et autres. Ils sont tous venus me voir en disant : "C'est quoi ce public en délire ? C'est la folie !" Et c'est vrai que c'était la folie.

Éric Delaunay, skeeter

"Je n'ai entendu que du bien de la part des athlètes, y compris sur la qualité des stands de tirs", a confirmé Harald Strier, rédacteur en chef du magazine spécialisé allemand Deutsche Schützenzeintung, dont ce sont les sixièmes JO à suivre le tir. Quand il a appris qu'il ne verrait pas la Ville lumière, le journaliste a "d'abord vu les aspects positifs : que ce serait moins compliqué, moins chaotique, ici", a-t-il expliqué, même s'il a parfois eu du mal à trouver des restaurants ouverts à Châteauroux le soir.

Bénéficiant d'une sorte de "délit d'initié", il a pu réserver son hôtel début août, quand "les hôteliers ne savaient pas encore que les JO venaient ici", a-t-il souri, profitant d'un prix abordable.

Nuitées à 250 euros

Avec des nuits à plus de 250 euros dans certains établissements de moyenne gamme, tous les hôtels n'ont d'ailleurs pas fait le plein.

Gérant de L'Elysée Hôtel, un trois-étoiles à quelques pas de l'Hôtel de ville, Régis Tellier tire de son côté un bilan "satisfaisant". "Depuis plus de deux semaines, quasiment, on tourne à bloc avec des clients venant des JO", se félicite-t-il. Et, même si la clientèle reste majoritairement française, "là, j'ai des Coréennes qui viennent de partir. Puis l'autre jour, j'ai eu des Indiens, des Mexicains..."

Sur les JO, avec une chambre double autour de 140 euros, son chiffre d'affaires a grimpé de 30 à 40%, "loin de ce qui s'est pratiqué chez d'autres", lance-t-il. Face à la flambée des prix, Régis Tellier estime "qu'on en a tellement fait autour que les gens attendaient beaucoup plus. C'est quelque chose qu'on n'avait jamais vu, donc il n'y avait pas de recul".

Mais, "même s'il y a les JO, il faut que le prix corresponde à la prestation que l'on offre. Moi, je suis conscient que mon hôtel, il vaut pas 300 euros la nuit, même si les gens sont très demandeurs", a-t-il conclu. Le cycle des épreuves de tir des Jeux olympiques se conclut à Châteauroux ce lundi 5 août.

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