Le maire LR de Châteauroux Gil Avérous avait, dans l'entre-deux-tours, manifesté son désaccord avec la stratégie du ni-ni affichée par son parti. Il réitère aujourd'hui sa position, et souhaite un dialogue entre la droite et la majorité présidentielle, en vue des législatives.
Après un quinquennat dans l'opposition, Les Républicains pourraient-ils se retrouver sur les bancs de la prochaines majorité législative ? C'est en tout cas ce pour quoi militent plusieurs figures du parti, qui ressort giflé des présidentielles où sa candidate Valérie Pécresse a obtenu moins de 5%.
Mais en réalité, "c'est notre deuxième débâcle, on avait déjà fait 8% aux européennes" en 2019, souffle, amer, le maire LR de Châteauroux Gil Avérous. Il confie à France 3 que, selon lui, son parti doit participer à une majorité plurielle avec LREM notamment, à l'issue des élections législatives les 12 et 19 juin prochains. "LR est un parti de gouvernement". Or, "pour gouverner, il faut avoir la majorité, et là on impose nos choix". Mais sans ça, "il faut discuter avec les autres, avec LREM mais pas seulement, avec le MoDem, Agir, Horizons..." Assumant la fracture, il se dit aujourd'hui "plus proche d'Emmanuel Macron que d'Eric Ciotti". Il dit vouloir "accepter la main tendue du président de la République, comme l'a fait Nicolas Sarkozy". Sans quoi "on aura entre 35 et 65 députés".
Du potentiel et des qualités
C'est précisément pour s'opposer à la stratégie du bureau politique de son parti -partisan du ni-Macron ni-Le Pen avant le second tour- qu'il avait démissionné de ses fonctions de président du comité des maires au sein des Républicains le 10 avril. Rebelotte ce matin, lorsque le patron de LR Christian Jacob a annoncé, à l'issue d'un conseil stratégique, que le parti entendait rester indépendant, et qu'il ne permettrait pas de "double appartenance" LR-LREM.
Un choix qui manquerait de logique, à en croire Gil Avérous :
Il y a quelques semaines, on a reproché à Emmanuel Macron d'avoir pillé une bonne partie des propositions de notre programme présidentiel. Et aujourd'hui, on va refuser de travailler avec lui alors qu'il va justement les mettre en place ?
Gil Avérous, maire LR de Châteauroux
Du rififi à Châteauroux
Le patron des Républicains dans l'Indre Nicolas Forissier, également député et candidat à sa réélection dans la deuxième circo, concède qu'il y a "des sujets sur lesquels on est proches" avec Emmanuel Macron... mais il y a aussi "de vraies différences qu'il ne faut pas nier". Il reproche notamment au président sortant "son manque de confiance dans les territoires".
Aussi, sur la position du conseil stratégique de ce mardi 26 avril, il assure : "Si j'avais eu à voter, je me serais abstenu. On ne peut pas dire que le lepénisme et le macronisme sont la même chose." Il estime d'ailleurs que "le comité stratégique n'est pas le bureau politique", et que, par conséquent, "le débat n'est pas clos", malgré les grandes phrases prononcées ce matin par Christian Jacob. Le député de l'Indre et le maire de Châteauroux confirment, chacun de leur côté, n'avoir toujours pas discuté ensemble de ce sujet.
En attendant de voir comment des alliances pourraient s'installer, Gil Avérous assure qu'il soutiendra aux législatives les deux candidats investis par LR dans l'Indre. À savoir Nicolas Forissier donc, et l'assistante parlementaire de ce dernier, Alix Fruchon, dans la première circonscription. Une circo pour l'instant détenue par François Jolivet, ancien LR passé chez... LREM.