Le bilan de l'année piscicole 2016 en Brenne est mauvais. La production est en chute libre. Les conditions climatiques et les prédateurs en sont les causes principales. Conséquence : de nombreux propriétaires d'étangs jettent l'éponge.
Les étangs incarnent l'identité de la Brenne. On compte aujourd'hui environ 4 000 plans d’eau, représentant près de 8801 ha d’eau (Source DDAF, 2004). Ils sont le support de diverses activités dont l’aquaculture des poissons d’eau douce. Le Parc naturel régional de la Brenne est d’ailleurs la deuxième région piscicole après la Dombe.La pisciculture concerne plus de 300 propriétaires, qui produisent entre 800 et 1 200 tonnes de poissons par an dont 60 % de carpe, les 40 % restants étant constitués essentiellement par les gardons, les tanches et les brochets.
La majeure partie de cette production est envoyée à l'exportation en Alsace, en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Un atelier de transformation a été créé au Blanc en 2002 par et pour des pisciculteurs (Fish Brenne). Il rencontre un franc succès, la demande de carpes est d’ailleurs supérieure à l’offre.
Bilan de la production 2016 en berne
Ce lundi 10 avril, opération carpe dans un des bassins de stockage en Brenne (Indre). L'entreprise de transformation Fish Brenne a besoin de matière première. Pour Julien Darreau, directeur de la pisciculture Couturier, l'une des sept entreprises professionnelles à travailler sur ce territoire, les stocks constitués pendant les pêches de l'automne dernier s'amenuisent.
En juin dernier, il y a eu des pluies très abondantes, puisqu'en trois jours, il est tombé l'équivalent de deux mois de précipitation. Cette situation a entrainé le départ des gardons, repartis dans les cours d'eau, mais la chute de production s'explique aussi autrement.On est à peu près à 20, 25 % de production en moins que l'an passé. Pourquoi ? C'est essentiellement dû au manque de gardons, puisque le gardon on est à 40 % de moins !
En 10 ans, la production a diminué de 30 %
Julien Darreau, directeur de la pisciculture Couturier :Pour lutter contre ce fléau que représentent les cormorans, les professionnels équipent leurs bassins de stockage de fils tendus sur l'eau. Sur les étangs, cette méthode impraticable est remplacée par des cages de protection, recouvertes de bâches qui permettent aux poissons de se réfugier . Reste à persuader les propriétaires de s'en équiper.L'an dernier, on était autour de 8 à 900 tonnes de poissons produits en Brenne, alors qu'il y a 10 ans, on était à 1200 tonnes. Dans la production a diminué en peu de temps à 30 % à cause des cormorans. Beaucoup de propriétaires ont décidé d'abandonné leurs étangs pour la production piscicole, parce qu'ils ne s'y retrouvent plus.