L'association de défense des enfants et adolescents, Mouv'Enfants, a organisé une action devant le Conseil départemental de l'Indre. L'association a pointé la responsabilité de 3 conseils départementaux dans le scandale de l'Aide sociale à l'enfance, jugé en ce moment à Châteauroux.
Sur le trottoir, un drap blanc recouvre le bitume. Dessus a été posé une poupée entourée de vêtements d'enfants et de plots jaunes numérotés. L'image est semblable à une scène de crime. Sur les grilles du Conseil départemental de l'Indre, une dizaine de personnes accrochent des vêtements des t-shirts, pantalons et culottes d'enfants. Sur l'une des pancartes brandies, on peut lire "Le Conseil départemental doit être sur le banc des accusés".
Cette action choc est menée par Mouv'Enfants, une association de lutte contre les violences faites aux enfants et adolescents. Jeudi 17 octobre, les militants sont venus soutenir la dizaine de jeunes qui se sont constitués parties civiles au procès des fausses familles d'accueil.
Du 14 octobre au 18 octobre, au tribunal de Châteauroux, 18 personnes sont jugées pour avoir accueilli sans agrément des adolescents venus du département du Nord, dont certains auraient subi des violences physiques, psychologiques, des humiliations et du travail forcé. Des faits commis entre 2010 et 2017 dans l’Indre, la Creuse et la Haute-Vienne.
Absence de soutien des Conseils départementaux
Mais pour Arnaud Gallais, cofondateur de Mouv'Enfants, il y a un absent "sur le banc des accusés" : le Conseil départemental. En marge du procès, il souhaite rappeler que "le Conseil départemental est responsable des enfants placés" et "quand on est responsable, on doit répondre de ses actes".
Il y a au moins trois conseils départementaux qui auraient dû être inquiétés. À minima celui du Nord, car les enfants placés l'ont été par l'Aide sociale à l'enfance du Nord. Mais il aurait dû y avoir aussi ceux de la Creuse et de l'Indre. Quand il se passe quelque chose comme ça dans trois départements, on peut se poser la question de la responsabilité des autorités
Arnaud Gallais, cofondateur de Mouv'Enfants
Le militant enfonce même le clou, s'alarmant que "la protection de l'enfance n'est pas une priorité dans notre pays" et que les jeunes victimes sont aujourd'hui seules et doivent se débrouiller par elles-mêmes pour faire reconnaître leur préjudice.
"Aucun des Conseils départementaux n'a apporté son soutien, ne serait-ce qu'une aide financière pour les frais d'avocat des jeunes. Ils sont totalement absents, abonde-t-il. La moindre des choses aurait été qu'ils se constituent parties civiles aux côtés des victimes."