Procès de Châteauroux : "Des manipulateurs, des pervers, des menteurs", les avocats des parties civiles chargent les prévenus dans leurs plaidoiries

Avant-dernier jour du procès du réseau des familles d'accueil sans agrément, à Châteauroux. Les avocats des parties civiles ont réclamé la condamnation des prévenus, et s'en sont pris au système de l'Aide sociale à l'enfance, institution absente du banc des prévenus.

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Les auditions des prévenus et des parties civiles ont pris fin, ce jeudi 17 octobre, en fin d'après-midi. Au tribunal correctionnel de Châteauroux, l'heure des réquisitions est arrivée. Les avocats des victimes se sont succédé, pour dénoncer les faits reprochés, particulièrement à Julien M., ses deux parents, et Bruno C., jugés pour avoir mis en place un réseau de familles d'accueil sans agrément à cheval entre Indre, Creuse et Vienne, entre 2010 et 2017.

19 prévenus en tout, mais les plaidoiries ont particulièrement visé ces cinq personnes-là. "Des manipulateurs, des pervers, des menteurs. Encore aujourd’hui à votre barre", lance Me Pauline Loirat. Elle regrette que Julien M. et ses parents n'aient pas reconnu les violences, les coups, les étranglements, les menaces.

Madame, vous avez dit : "Je n'ai de comptes à rendre à personne." Si madame. A la société, et à ces jeunes.

Me Pauline Loirat, avocate de parties civiles

"Il n'y a aucune justification à la violence faite aux gamins, assène Me Jean Sannier. Aucun argument de culture, aucun argument de discipline, aucun argument de tradition." Pour lui, un coup n'est pas qu'une attaque physique, mais aussi "une attaque contre sa confiance dans le monde, une cicatrice qui ne se refermera peut-être jamais".

"Ce n'est pas qu'un dysfonctionnement institutionnel, c'est l'effondrement d'un système"

Me Myriam Guedj Benayoun liste les victimes présentes ou non, et les conséquences de leur passage au sein de la structure de Julien M. et Bruno C. "La solitude, l'évitement, le stress, le sentiment de rejet..." Me Sannier évoque "les scarifications". "Si je fais la liste, c'est pour vous dire que vous pouvez vous en sortir. Que vous êtes ici pour vous en sortir."

Tous les conseils sont aussi unanimes dans leur condamnation de l'Aide sociale à l'enfance, qui a placé ces enfants sans vérifier les agréments de la structure. "Ce n'est pas qu'un dysfonctionnement institutionnel, c'est l'effondrement d'un système", estime Me Christel Jousse. "Notre société tout entière est jugée lorsque les droits fondamentaux, la dignité d’un enfant est bafouée", juge de son côté Me Sannier, qui a chargé le président du conseil général du Nord de l'époque des faits.

Plusieurs avocats ont aussi rappelé leurs regrets quant à la manière dont l'instruction a été menée. Certains faits non jugés, absence d'auditions des parties civiles depuis 7 ans, confrontation des victimes avec Julien M. sans avocat, aucune expertise psychologique des anciens enfants placés...

Reste qu'il doit y avoir "un avant et un après Châteauroux", que justice soit rendue pour "redonner de la dignité à ces enfants". Me Jean Sannier a terminé en demandant la condamnation des 19 prévenus. Des expertises médico-légales pour les parties civiles ont également été demandées par les avocats.

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