"Rendre aux maquisards ce qui appartient aux maquisards", Berry été 44, une victoire volée ?

Cet été 1944, les résistants berrichons jouent un rôle capital dans la libération de la France en ralentissant les troupes allemandes et plus particulièrement la colonne Elster. Un succès dont ils sont en majeure partie dépossédés par les Américains, qui craignent la montée des "maquis rouges" français.

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Dans son documentaire, Raphaël Millet nous emporte au fil des archives et des témoignages dans le Berry de la seconde guerre mondiale.

"Berry été 44, une histoire volée ?" ouvre des pages méconnues sur la libération de la France en été 44 et met en lumière le rôle essentiel des résistants du Centre de la France et plus précisément des maquisards de l'Indre et du Cher. Pour remonter du sud-ouest vers le nord-est, les colonnes allemandes en retraite sont dans l'obligation de passer par le Berry, où elles vont être mises en grande difficulté face aux actions de la résistance. De ces épisodes, il ne reste que peu de traces et jusqu'à ce jour, aucun film français pour en témoigner.

80 ans plus tard, la mémoire a plus que jamais une raison d'être éclairée, pour honorer ceux qui n'auraient jamais dû être oubliés. 

Le débarquement

"Ici Londres, Les Français parlent aux Français. Veuillez écouter d'abord quelques messages personnels."

Tous les soirs à heure fixe, Radio Londres par messages codés s'adresse depuis la capitale Britannique aux groupes clandestins et maquis dans l'hexagone. On estime que plus de 200 messages "personnels" sont envoyés le 5 juin 1944 ou quelques jours avant, à un groupe spécifique de résistants pour signaler l'imminent débarquement des forces alliées. Parmi tous ces messages, les vers de Verlaine issus du poème Chanson d'automne sont les plus connus.

Ce jour-là, "les sanglots longs des violons de l'automne, je répète, les sanglots longs des violons de l'automne" sont suivis du vers tant espéré " bercent (ou blessent selon les sources) mon cœur d'une langueur monotone".

La plus grande opération militaire de la Seconde Guerre mondiale est en marche. Les maquisards du Berry reçoivent le message 5/5 et sortent avec les armes.

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Images du débarquement ©France télévisions

Le débarquement était attendu, on savait qu'il arriverait mais on ne savait pas quand. Même les enfants, impatients, en parlaient entre eux. Ce 6 juin 1944, c'est le jour J, l'opération Overlord est lancée. Dès l'aube de ce jour le plus long, les troupes américaines, britanniques et canadiennes débarquent sur les plages d'Omaha, Utah, Gold, Juno et Sword.

"L'opinion comprend ce jour-là que c'est peut-être le tout commencement de la fin !"

La jeunesse volontaire du Berry

Une levée en masse dans l'Indre et le Cher, plus importante que dans les autres départements du Centre-Val de Loire s'organise de façon assez compartimentée. 

Des jeunes qui ne manquent pas de motivation, mais qui ne sont pas préparés à faire face à l'horreur et à manœuvrer les armes, se croient prêts à faire feu. 

"Tous ces jeunes n'avaient pas fait de service militaire, devant une armée professionnelle comme avait l'Allemagne nazie, il est bien évident qu'ils ne feront pas le poids et beaucoup vont disparaître après les premiers combats par peur." raconte Jean-Luc Stiver, historien.

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Robert Boutin, Résistant, 18 ans en 1944 et Daniel Joly, Civil, 15 ans en 1944 ©France télévisions

Les instructeurs sont un peu plus âgés, savent manier un fusil-mitrailleur parce qu'ils ont déjà fait la guerre. Les anciens d'aujourd'hui se souviennent de leurs jeunes années, du chargement du bazooka. René Brunet, résistant, âgé de 20 ans en 1944 a été initié à cette arme, lançant des roquettes antichars, qui se chargeaient à l'arrière et qui produisait une flamme gigantesque, dans un bruit infernal.

"En 44, la lutte armée s'organise avec les équipes Jedburgh qui étaient des unités spéciales composées de trois hommes parachutés en militaire dès le début du débarquement. En général, il y avait un Anglais, un Français et un Américain ou Canadien." explique l'historien Jean-Luc Stiver.

Ce trio avait pour mission de coordonner les actions de la résistance française et de commander des parachutages. Tout était bien organisé, il fallait en priorité, choisir un terrain qui soit homologué par Londres. Une fois que le lieu photographié était validé, on sélectionnait un nom ou bien une phrase pour passer incognito l'information sur les ondes de la BBC. Il fallait que ce code soit répété trois fois, pour que le parachutage ait lieu.

Andromaque se parfume à la lavande, Attali est resté en extase, le cochon est entré dans le maïs.

L'un des phrases codées diffusées sur la BBC à des heures bien précises

"Trois feux étaient allumés dans l'espace réservé au parachutage. Il fallait agir vite, de nuit et par temps clair. Sur place, les gars du maquis se dépêchaient de ramasser les armes et les munitions avant d'être repérés par les Allemands." se souvient Jean Luneau, résistant, 15 ans en 1944.

"Dès les premiers jours après le débarquement, cette résistance se manifeste de manière massive en matière de sabotage de routes barrées, de voies ferrées" précise Jean-Louis Laubry, historien.

Des actions pour ralentir la remontée des unités allemandes combattantes qui séjournent dans le sud de la France vers la Normandie, là où a commencé le débarquement. Le matériel lourd et les chars sont bloqués, empêchés d'avancer, que ce soit par la route ou par les rails.

"Une nuit, le pont de fer sur l'Indre a sauté. D'ailleurs, j'ai un copain qui était plus vieux que moi qui a participé justement, quand ils l'ont fait sauter. Lui, il avait 4 ans de plus que moi. Il avait 19, 20 ans, ce sont des gars qui en voulaient quoi. À l’époque, on admirait les maquisards, j'aurais bien voulu en être." raconte Daniel Joly, civil, 15 ans en 1944.

Les maquisards sont issus de deux grandes catégories :  LES FFI, Les Forces Françaises De l'Intérieur  sous l'obédience de Charles de Gaulle, qui est à Londres et une organisation qui dépend des communistes : les FTPF, Les Francs-Tireurs et Partisans Français.

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Rafael Diez, Civil, 11 ans en 1944 ©France télévisions

"Le choix se justifie par conviction politique mais aussi pour rejoindre un copain déjà engagé dans l'une ou l'autre de ces organisations." explique Jean-Luc Stiver, historien.

Les plus jeunes, qui n'avaient pas encore l'âge de faire le maquis, endossaient un rôle d'intermédiaire entre les membres d'un réseau. Employés comme agents de liaison, ils transportaient des plis ou du petit matériel. 

Qu'est-ce qu'il y avait pour communiquer ? le vélo !

Jean Boireau, Résistant, 12 ans en 1944

À l’époque, il n'y avait pas de téléphone pour communiquer. Les enfants, à vélo, jouaient alors un rôle essentiel parce qu'ils arrivaient à passer, là où les adultes étaient étroitement surveillés dans leurs déplacements. Robert Boutin, âgé de 18 ans en 1944 se souvient du jour où un Allemand a voulu essayer son vélo. Le propriétaire du restaurant qui l'a judicieusement soulagé de sa musette transportant des documents, lui a probablement sauvé la vie.

Le massacre d'Argenton-sur-Creuse 

Argenton-sur-Creuse est libéré le 9 juin au matin, par plusieurs organisations de la résistance, opération commune. L'objectif était de s'emparer de la gare et des trains qui transportent des armes, des munitions et surtout de l'essence. De l'or noir pour l'armée allemande qui veut alimenter les colonnes motorisées censées remonter sur la Normandie.

Des éléments de la division Waffen SS Das Reich entrent en fin d'après-midi dans le village d'Argenton-sur-Creuse. 

Ils sont arrivés par la route de Limoges et une fois qu'ils ont pris la rue, ça a été le massacre. Ils frappent aux portes, ils rentrent dans les maisons et ils tuent.

"Une femme et ses deux filles ont mis la table pour manger, on frappe à la porte, des soldats SS tirent sur les trois femmes. L'une des filles, blessée, qui perdra la vie quelques jours plus tard à l'hôpital, témoigne qu'elle les a vus manger une partie du repas, à côté des cadavres de sa mère et de sa sœur."

Au total 65 victimes, des gens de passage, des gens qui n'ont pas pu être identifiés pour la plupart, des familles entières sont décimées par la même division qui a sévi à Oradour-sur-Glane.

Alain Descout, fils de résistant, Association Nationale des Anciens combattants et Ami(e)s de la Résistance

Le massacre d'Issoudun 

À Issoudun, le 10 juin 1944, le lendemain du massacre d'Argenton-sur-Creuse, les résistants ont réquisitionné une imprimerie pour fabriquer une affiche. Apposée le matin, elle appelait la population d'Issoudun à se rendre à midi sur la place des marchés pour assister à une manifestation patriotique.

C'est à ce moment-là qu'une colonne de répression allemande est arrivée de Châteauroux. En tirant dans la foule, les soldats allemands ont fait de nombreuses victimes civiles, prises au dépourvu.

Cette place des marchés a été rebaptisée à la libération "Place du 10 juin 1944". 

Le département de l'Indre a donné beaucoup dans le cadre de la libération, en juin 1944. On dénombre dans le département 600 victimes suite aux différents combats.

Le chantage 

Les Allemands jouent sur tous les tableaux en se prêtant à un double chantage. 

"Ils intimident la population civile en disant "Si vous soutenez les maquis, vous êtes leurs complices, voilà ce qu'on est capable de faire" et quand ils s'adressent à la résistance, ils les menacent aussi en leur disant "Si vous voulez monter des opérations contre nous, voici ce qu'on est capable de faire contre la population civile." raconte Xavier Truffault, historien et responsable du Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher.

Les nazis pensaient qu'en faisant peur à la population, qu'elle n'aiderait plus du tout les maquis, mais c'est l'inverse qui va se passer. 

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Jean Barbot, Civil, 18 ans en 1944 - Rafael Diez, Civil, 11 ans en 1944 et Michel Cluzel, Civil en 1944 ©France télévisions

Depuis deux mois, rien ne bouge, les alliés sont bloqués et la population commence à douter. Aux alentours du 12 août, les Américains réussissent à faire une percée. Trois jours plus tard, l'annonce du débarquement allié en Provence éveille les espoirs. Tout va très vite, enfin ! Nice est libérée par les Américains, Marseille par l'armée française et la vallée du Rhône, mais il y a une région qui a été libérée plus tardivement, c'est le sud-ouest. Donc, une poche va se former et si les Allemands restent, ils vont se trouver encerclés. Ça va être la panique au niveau des armées de troupes d'occupation.

Le plan B

Trois solutions s'offrent à eux : rester sur place, passer en Espagne en se rendant aux Espagnols ou remonter.

Hitler donne l'ordre à ses généraux d'évacuer le grand sud-ouest de la France et de se replier sur l'est de la France pour monter une nouvelle ligne de front. Ne pouvant pas passer par le massif Central, elles doivent emprunter un autre itinéraire qui passe par les Charentes, le Poitou, le sud de la Touraine puis bifurquer vers le Berry pour rejoindre la Bourgogne, et le couloir de Belfort. 

Donc, c'est pour cette raison qu'on a ce grand corridor, ce grand couloir qui va être traversé pendant ces semaines-là par près de 100.000 soldats allemands, très bien armés. Les deux premiers groupements de marche regroupent les morceaux d'unité militaire allemande les plus combatifs qui se sont livrés à un certain nombre d'exactions en passant par la Vienne, l'Indre et le Cher. Des soldats en retraite qui n'hésitent pas non plus à réquisitionner des civils français pour conduire les véhicules automobiles ou pour leur servir de bouclier en tête de colonne.

L'Indre et le Cher sont couverts de stèles dans les campagnes. Stèles qui portent les noms, non seulement, de maquisards tués mais aussi de civils abattus, massacrés, par ces colonnes allemandes en retraite.

L'armée allemande ne reconnaissait pas sauf exception les forces françaises intérieures comme des combattants, à part entière. Lorsqu’ils étaient faits prisonniers, elle leur réservait un sort des plus violents.

Dans cette colonne, il n'y avait pas que des Allemands. Il y avait des Polonais, des Yougoslaves et même des Hindous qui avaient accepté un marché. Les Allemands leur avaient promis d'aider l'Inde à se libérer s'ils se battaient à leurs côtés, en uniforme anglais. Ils étaient mats de peau et à première vue pouvaient être confondus avec des soldats américains venus libérer le département.

Ces Hindous ont commis des meurtres, des viols de femmes et de fillettes, des incendies de maisons en passant au sud de Châteauroux, à Ardentes notamment, à travers l'Indre et le Cher.

La colonne Elster

Il existe trois grandes colonnes qui sont vraiment montées à partir de la mi-août 1944 et jusqu'au début du mois de septembre.

Une première colonne, de tête, qui arrive à passer relativement assez aisément, récupérée au plus vite en Allemagne pour poursuivre le combat. Un autre groupe central, le plus conséquent et certains diront aussi le plus dangereux et enfin un dernier groupe, le plus faible militairement et le moins organisé qui était composé par près de 18 000 hommes, dirigés par le général Elster qui formait l'arrière-garde de ces troupes allemandes en retraite vers l'est de la France. 

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La colonne du colonel Elster ©France télévisions

La colonne du général Elster manque de ravitaillements et de munitions. Le moral des troupes n'est pas au beau fixe, ils sont fatigués et avancent lentement. Les moyens motorisés ont été en partie prélevés en faveur des colonnes qui ont précédé. Et puis, les soldats sont minés par le harcèlement régulier des maquisards qui jouent avec leurs nerfs. Ils ont conscience que les colonnes précédentes ont commis des exactions qui ont attisé la haine des maquisards et sont persuadés qu'il ne leur sera pas fait de cadeau, s'ils tombent entre leurs mains.

"Nous, les prisonniers qu'on a faits, ils tremblaient de peur. Ils disaient : "on nous a dit que si on était prisonnier, qu'on serait fusillé immédiatement "alors que ce n'était pas vrai. On avait bien reçu les consignes, quand on est rentré au maquis. On nous a rassemblés et on nous a dit : vous devez respecter les lois de la guerre, un prisonnier allemand, c'est un prisonnier et vous ne devez pas le fusiller. "

La dernière colonne Elster ou plutôt les morceaux de colonne empruntent la route nationale 20, entre Argenton et Châteauroux et la nationale 151 entre Châteauroux et Issoudun. Le but étant de faire passer un maximum d'Allemands sur ces grandes lignes droites, à ciel ouvert, pour qu'ils soient mitraillés par l'aviation anglaise ou américaine.

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Les troupes allemandes en danger ©France télévisions

Dès le 8 septembre, le général Elster, commence à réfléchir à la manière dont pourrait avoir lieu sa reddition, sous certaines conditions. Il apprend le 10 septembre 1944 que son avant-garde est bloquée et que la porte de sortie n'est plus possible. Sa décision est prise de négocier de manière définitive. Ce qui sera fait à Issoudun à la préfecture le 10 septembre 1944.

Elster consent à se rendre à l'armée américaine dans les règles et dans les formes, mais certainement pas à ceux qu'il considère comme des petits voyous et des terroristes. Le jour de la signature, le général Elster va même se mettre en colère quand il va apercevoir un maquisard dans la sous-préfecture en lui disant : "Hors de ma vue ! Pour lui, c'était s'abaisser. On n’était pas des soldats." se souvient René Brunet, résistant, 20 ans en 1944.

La reddition du général est bien arrosée, les maquisards savourent leur victoire.

La douche froide

Un bonheur qui ne va pas durer longtemps. Quand ils apprennent comment cela s'est passé, c'est la douche froide.

Les Américains s'attribuent les honneurs, une récupération injuste qui blesse profondément les maquisards et les commandements. Quand le colonel Bertrand apprend que le général a négocié avec les Américains et que ses hommes ne peuvent plus combattre contre lui, il va dire "Mais on me vole mes Allemands".

Ne se résignant pas à cette situation, le colonel Bertrand va obliger le colonel Elster à se rendre à Arcay une petite commune du Cher. Le colonel Elster a peur que d'une chose, que ses hommes soient massacrés par ceux du maquis quand ils rendront leurs armes. Sur le plan symbolique la reddition d'Arcay, c'est quand même pour la résistance locale, une forme de reconnaissance de son importance.

Ce qui est signé, c'est un protocole plus précis, concernant la remontée des soldats allemands d'Elster jusqu'à la Loire. Il est bien précisé que les troupes allemandes se retirent avec leurs armes et en bon ordre. Les trois axes qui passent du sud vers le nord du Cher sont ainsi dessinés sous escorte des groupes FFI et FTPF qui doivent assurer la sécurité de ces couloirs d'évacuation.

Les Allemands par orgueil ou soucis de vengeance vont multiplier les provocations et s'adonner à des exactions.

René Brunet, résistant, 20 ans en 1944. se souvient : "Ils étaient en armes, les Allemands jusqu'au pont de Beaugency, ça fait quand même une tirée." Et c'est là qu'ils ont pu déposer les armes, on n'a pas pu en récupérer, d'ailleurs. C'était leur crainte, ils redoutaient que nous, on s'empare des armes."

Ils avaient peur qu'il n'y ait un soulèvement et que le maquis prenne le pouvoir, quoi ! Même de Gaulle avait peur !

René Brunet, résistant, 20 ans en 1944

La plupart des maquisards, c'étaient des FTPF et donc, il ne voulait pas que ces gens-là, soient armés puissamment parce qu'ils craignaient qu'il n'y ait un régime communiste qui s'installe en France." Rafael Diez, Civil, 11 ans en 1944.

Le cinéma

Il y a eu un sentiment de trahison vécu par les maquisards sur l'attitude des Américains. Dans la presse le lieutenant Sam Magill fait les gros titres, il est présenté comme le héros qui a obtenu la reddition de 18 000 Allemands, à lui tout seul presque !

Je pense que s'ils avaient été résistants, ils l'auraient eu très mauvaise, en travers de la gorge.

Jean-Luc Stiver, historien

"Si on se réfère aux images tournées par les correspondants de l'armée américaine par opposition aux images tournées par des émissaires de la résistance française, eh bien, ça s'est traduit par deux discours très différents. Les images qui sont filmées sont de natures complètement différentes en termes de contenus, ce que renvoient les images américaines, c'est une remontée organisée dans la bonne humeur. On voit cette colonne qui défile en chantant avec leurs armes." explique Jean-Louis Laubry, historien

"On ne pouvait pas rêver mise en scène plus belle, très folklorique, ça fait western, un peu. En plus, le pistolet qu'il donne, c'est un pistolet américain, c'est vraiment Hollywood." précise Jean-luc Stiver, historien

Le clap de fin

On dit souvent que l'on ne va pas réécrire l'histoire et pourtant ! Quand elle ne reflète pas la réalité, ne serait-ce pas le plus juste ? Pour tous ces maquisards qui se sont battus, qui ont payé de leur vie pour que nous soyons libres. Pour toutes ces victimes et pour tous ceux qui sont encore là pour nous raconter notre Histoire, il est temps de lever le voile et de mettre en lumière ce que nous leur devons.

Cette reddition est un fait de guerre important, une victoire collective qui par respect de l'histoire et de la transmission a le devoir de n'oublier personne. 80 ans plus tard, il serait temps !

► Documentaire "Berry été 44, une victoire volée ?", un film de Raphaël Millet produit par Girelle Production et Nocturnes Productions, en coproduction avec France 3 Centre-Val de Loire, BIP TV et TV Tours-Val de Loire à découvrir ce jeudi 6 juin à 23h00. Déjà en avant-première, puis à revoir en replay sur france.tv.

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