Imperiales Wheels a jusqu'au 18 avril pour trouver un nouveau repreneur pour son usine de Diors, près de Châteauroux (Indre). En attendant, les salariés ont peu d'espoir de conserver leur emploi.
Dégoût, colère, inquiétude, attente… Les émotions qui traversent les salariés d’Imperiales Wheels sont multiples. Depuis le 22 février dernier, l’usine de Diors, près de Châteauroux, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône (Rhône). C'est la dernière à fabriquer en France des jantes en aluminium.
Pour relancer l'entreprise, une ligne pour "une activité de traitement de surfaces" est actuellement en train d’être implantée, au Poinçonnet. Les processus de fabrication sont censés être innovants. Ils permettraient "d'éviter 100 % des gaspillages, de réduire les coûts de fabrication tout en garantissant la meilleure qualité, la productivité et les besoins énergétiques, gage de durabilité pour l’entreprise".
"Il manque de l'argent pour terminer ce nouveau site, au moins pour cette première ligne. Elle permettra aux clients de (...) nous passer des commandes", a réagi auprès de l'AFP Christian Grelaud, représentant des salariés. "Le projet est très bon, ça c'est clair. Mais 15 millions d’euros… C’est une ligne de production pour 25 ouvriers. Alors que nous sommes 101", s'inquiète Véronique Gutel, agent de contrôle dans la société depuis 22 ans. Dans le projet initial, trois autres lignes de production devaient voir le jour.
Chômage partiel
Le nom du repreneur sera connu au plus tard le 18 avril. En attendant, les salariés travaillent à temps partiel. Ce mois-ci, ils auront même trois semaines de chômage partiel. "On ne sait pas ce qui va arriver", raconte Bernard Busse, chef d'équipe, 36 ans d’ancienneté à Imperiales Wheels, rencontré lors d’une manifestation le 29 février dernier. "L'entreprise où on est est voué à fermer d'ici peu. Et de l'autre côté, il n’y a rien de prêt pour démarrer, pour accueillir les ouvriers. Et puis tous ne vont pas y aller. On ne sait pas sur quel pied danser. C'est le 4e ou 5e redressement. Tout le monde en a plein plein les pattes".
"Je ne suis pas très confiant. C’est compliqué de retrouver un repreneur pour investir 40 millions d’euros qui manquent dans le projet [du Poinçonnet N.D.L.R.]", estime Anthony Babarczi, délégué CGT. L’État qui avait aidé le propriétaire actuel au moment de la reprise d'Advance Wheels en 2022 a annoncé qu'il verserait le reste des subventions prévues, entre 10 et 15 millions d’euros.