"L'État n'a pas tenu ses engagements", Impériales Wheels, la dernière usine de jantes française, dépose le bilan

L'usine de jantes Impériales Wheels installée près de Châteauroux, a déposé le bilan ce 22 février. La Région Centre-Val de Loire accuse l'État de ne pas avoir versé des aides promises en 2022.

Cela semblait inévitable. Depuis plusieurs semaines, les alertes se sont répétées autour de l'usine de jantes, Impériales Wheels, installée à Diors, près de Châteauroux. Ce 22 février, la direction a fait une déclaration de cessation de paiements auprès du tribunal de commerce. 180 emplois sont menacés.

La nouvelle a provoqué la colère d'Harold Huwart, le vice-président délégué à l'économie, au tourisme et à l'Europe de la Région Centre-Val de Loire qui accuse l'État de ne pas avoir tenu ses engagements : "Nous appelons l'État à assumer pleinement ses responsabilités dans les termes qui ont été ceux fixés par la ministre de l'Industrie en 2022 et qui n'ont pas été respectés".

L'élu pointe "la dernière tranche" d'une aide de 15 millions d'euros qui n'a pas été versée à l'usine. "On regrette que cette aide de l'État ait mis du temps à se manifester. C'est ce qui provoque cette situation", tacle-t-il.

Cette ultime aide s'inscrit dans un plan de sauvetage négocié en 2022 entre le repreneur, la société d'Émile Di Serio (EDS), l'État et la Région. Or, selon l'élu régional, ce retard de versement freine les banques à investir dans la société "pour moderniser l'appareil de production".

Pour l'État, en revanche, le job a été fait : "L'ensemble des engagements de l'État ont été respectés, et les sommes non versées correspondent à des subventions ciblant des machines aujourd'hui pas encore achetées par Impérial Wheels", rétorque la préfecture de l'Indre.

Selon elle, l'entreprise a connu "une dérive importante de ses coûts et de son plan d’affaire sur laquelle nous avons alerté l’actionnaire depuis de nombreux mois afin qu’il corrige la trajectoire et comble les dérives financières, sans réponse de sa part". 

Ces "dérives" correspondraient à des sommes avoisinant les "40 à 50 millions d'euros" liées notamment à "l'inflation énergie" et "à un business plan non respecté".

Dernière chance ?

Les difficultés de ce site industriel, le dernier en France à fabriquer des jantes pour le secteur automobile, ne datent pas d'hier. Après une longue période d'incertitude en 2021, la reprise de l'entreprise par la société d'Émile Di Serio (EDS), président du groupe de fonderie français Saint-Jean Industries, avait été validée par le tribunal de commerce de Paris le 1er février 2022, au prix d'un vaste plan de licenciement et d'importantes aides publics de l'État et de la Région Centre-Val de Loire.

Fermer une usine dans un contexte de réindustrialisation tel que nous en avons besoin, c'est n'est pas acceptable.

Harold Huwart, le vice-président délégué à l'économie, au tourisme et à l'Europe de la Région Centre-Val de Loire

"Aujourd'hui, la balle est dans le camp du tribunal de commerce", indique Harold Huart. L'élu veut croire qu'il n'y a pas de fatalité : "Aucun site industriel n'est condamné. Il y a besoin de restructuration, d'investissement, mais surtout de fiabilité dans les engagements, faute de quoi ni les banques, ni les fournisseurs ne suivront", assène-t-il.

Article mis à jour le 23 février 2024

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